J'ai toujours entendu parler de Corsélien et de ce roman comme de fleurons de la collection Gore, mais très franchement, ce fut d'un ennui... On passe 150 pages avec la brigade de gendarmerie d'un trou paumé qui enquête laborieusement en 4L sur des attaques animales. Nouvelle bête du Gévaudan ? Non, non, juste
des lynx "domestiqués" par une bande de sadiques qui aiment les observer se repaître de chair fraîche
Le pitch improbable et vraiment exploité dans le dernier chapitre seulement, est ponctué par des dialogues bourrés d'incessants "chef", "lieutenant", adjudant", "maréchal des logis" (tous les grades y passent). A part pour les fétichistes de l'uniforme, c'est franchement consternant.
Ah au fait, y a quasiment pas un poil de gore, ni de cul.
Pas mal écrit, mais avec quelques afféteries d'un goût incertain, L'état des plaies ne réussit vraiment que son titre, énigmatique et doté d'une certaine poésie, mas tiré en fait d'une réplique anodine du livre. Même la couverture est franchement quelconque, si ce n'est moche.
Il faut quand même lire la préface de Daniel Riche, clairement parodique, qui te vend le livre en invoquant Lautréamont et une "poétique de l'effroi" balancée avec un style "âpre et désenchanté", tandis que l'auteur, plus sérieux, nous livre un mode d'emploi bien pompeux - tout ça pour se retrouver à suivre les allers-retours inutiles de gendarmes désœuvrés et alcooliques. Au moins c'est réaliste.