Bon autant le dire, le titre et la couverture ne font pas rêver, mais après en avoir entendu parler plusieurs fois je me suis laissée tenter par cette dernière parution de chez Picquier.
L'histoire est douce et agréable à lire, l'atmosphère est, je dirais, apaisante. En soi le roman a les ingrédients pour que le lecteur passe un très bon moment. Là où ça coince c'est que le récit tombe vite dans le too much. La grand-mère n'a rien d'un personnage réel, c'est le cliché Bonne Maman de la mamie toujours gentille dont l'expérience a forgé la sagesse. Mai, qui pourrait avoir, en tout cas à première vue, plus de substance, glisse vite aussi dans la caricature. Il y a très peu de nuances dans ce roman. La nature est splendide, les choses simples de la vie sont les meilleures, nos aïeuls sont bienveillants et protecteurs. Au final, cela donne au livre un rythme plutôt plat (je dis plutôt car il ne faut pas exagérer non plus). On a la désagréable sensation que l'auteure joue à la maîtresse avec le lecteur, avec des leçons de vie qui ne sont pas très recherchées.
Deuxième point qui peut s'avérer perturbant : le discours qui est mené à la troisième personne, quand certains personnages sont appelés par la dénomination qu'utilise Mai "Maman vient chercher Mai après l'école", "Papa va se préparer pendant que Mai cuisine". Cela donne l'impression que là encore, l'auteure n'a pas su vraiment choisir la façon de mener son discours.
Enfin, les trois dernières parties sont à mon sens complètement superflues et n'apportent rien à l'histoire. À la place, pourquoi ne pas avoir étayé la fin ? On dirait des chapitres écrits à la volée, sans rapport avec la trame principale, mais rajoutés à la fin pour le plaisir de l'auteure.
C'est dommage. Si l'histoire avait été enrichie, que les personnages avaient été plus nuancés et que ces maladresses avaient été évitées, nul doute que ce roman aurait été une petite perle.