L'Étrange Histoire de Benjamin Button par Diothyme
Mr. et Mrs. Button attendent un heureux évènement, et, voulant les meilleures conditions pour la naissance de leur enfant, font confiance au progrès et optent pour la naissance en clinique. Le jour où Mr. Button vient découvrir son nouveau-né, il fait face à une hostilité incompréhensible de la part du personnel soignant, qui va même jusqu'à le sommer de quitter l'établissement avec son enfant. Il croit à une plaisanterie lorsque qu'on lui présente sa progéniture : un vieillard de soixante-dix ans, à la longue barbe blanche est couché dans un des berceaux et s'adresse à lui en l'appelant "papa". Il faut se rendre à l'évidence, c'est bien là le descendant de la famille Button. Son père renonce à l'appeler Mathusalem, et le nomme Benjamin. Après une première période de rejet, il essaie de l'infantiliser pour le faire à l'image qu'il s'était fait de lui, mais le "vieux-bébé" ne s'intéresse en rien aux cubes et aux peluches, il veut fumer des cigares avec son grand père et parler du temps qui passe. Heureusement, ses parents remarquent, que, le temps passant, Benjamin rajeunit, ses cheveux blancs et clairsemés se font moins rares et foncent, et il se tient plus droit, avec les années il se rapproche de son père, et il tombe même amoureux lors d'un bal. S'étant inscrit à Yale, on le refuse car personne ne veut croire qu'il a dix-huit ans, en effet, sa particularité lui fait en paraître cinquante. Il va alors s'investir dans la quincaillerie familiale, qui deviendra florissante. En ce qui concerne la jeune femme qu'il convoite, son "handicap" lui sera cette fois d'un grand secours car la belle ne s'intéresse qu'aux hommes murs, rejetant les jeunes qu'elle trouve ennuyeux. Le subterfuge est aisé, et peu après, Benjamin épouse la femme de ses rêves. Il va vite déchanter car quand elle perd de sa fraîcheur, lui se revigore d'années en années et la voit s'éteindre à ses côtés.
Cela faisait longtemps que je voulais voir le film éponyme, et quand j'ai su qu'il était tiré d'une nouvelle il a fallu que je me la procure, pour ne pas me gâcher l'imaginaire. Et bien, en ce qui concerne la nouvelle elle-même je suis plutôt déçue. Il n'y a que l'histoire, qui, bien sûr, est très originale, mais dont les sentiments auraient pû, et même dû être plus développés. Le style n'a rien a envier à d'autres grands auteurs, mais je m'attendais à autre chose. Toutefois, ce petit livre est accompagné d'une deuxième nouvelle : La Lie du Bonheur, qui m'a elle aussi surpris, en bien cette fois. Un écrivain rencontre une jeune fille en phase de devenir actrice, très belle, qui lâche le music hall pour lui, ils filent le parfait amour pendant deux ans, jusqu'à ce que l'homme apprenne qu'il a un caillot de sang dans le cerveau. Sa femme restera à ses côtés, onze ans durant, jusqu'à sa mort. Autant, dans la première nouvelle, j'ai trouvé l'amorce kafkaïenne, dans le fantastique qui déboule comme un chien dans un jeu de quilles dans le quotidien. Autant la seconde m'a fait penser à mon cher Carver, dans ces moments du quotidien intenses dans l'amour, dans la douleur... Je pense à la rencontre avec la femme du meilleur ami du couple, qui sombre dans une vie dissolue. La jalousie suggérée, effleurée, de voir un couple se déchirer alors qu'il aurait tout pour être heureux, sous ses yeux, quand on est impuissant à voir mourir l'homme qu'on aime. Deux nouvelles très différentes qui m'interpellent quant aux possibilités de l'auteur. Et bien sûr le fameux film à voir, en espérant qu'ils en aient tiré toutes les possibilités que l'histoire propose.
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