" L'étranger " pour les nuls
« Aujourd'hui, maman est morte. »
lâche Meursault modeste employé de bureau à la joie de vivre digne d'un album de Barbara et au sourire aussi expressif qu'un Michel Sardou entonnant pour la millionième fois son "Connemara" devant son public de retraités à moitié sourds.
En effet maman Meursault vient de casser sa pipe au fin fond d'un hospice miteux à deux pas d'Alger la Blanche.
Voilà donc notre fiston dans le bus, direction la dépouille maternelle. Une fois arrivé le dirlo du mouroir lui tombe sur le râble lui expliquant que les pensionnaires de son hospice se la coule douce et n'étaient battus que trois fois par jour, à heures régulières et toujours après leur ration de pain dur et de soupe d'eau de mer.
Meursault l'écoute gentiment mais s'en branle force 4.
C'est maintenant l'heure de la veillée.
Meumeu se tape une ribambelle de proches franchement éloignés et de connaissances qu'il ne connaît pas, défilant autour du cercueil en hurlant, le laissant quelque peu perplexe.
Le lendemain c'est l'enterrement.
Trois quarts d'heures de marche sous un soleil de plomb à suer comme un DSK attendant impatiemment l'ouverture de sa boîte à cul préférée. Tout passe comme un rêve ce jour-là, un souvenir flou : L'église, le cimetière et enfin le bus qui le ramène à Alger, Meumeu voit tout passer de loin, comme extérieur à tout ça.
Il ne pleure pas, rien à faire.
Tel un BHL sur le sol Yougoslave ou Libyen, il n'éprouve rien. Pas un brin de tristesse, une once de compassion.
Rien.
Le samedi matin alors qu'il ne branle absolument rien dans sa turne, Meumeu décide d'aller se baigner et ainsi de profiter des jours de congés que son connard de patron a été obligé de lui filer à contre coeur pour la mort de sa reum.
Alors qu'il trempe sa couenne peinardos dans la grande bleue tel un morceau de boeuf rance flottant dans le bourguignon à soixante-dix euros du restau pour bobos agueusiques de Cyril Lignac, Meumeu rencontre par hasard Marie Cardona, une ancienne dactylo de son bureau qu'il aurait bien secoué à l'époque comme un vulgaire Orangina juste pour voir si la pulpe restait bien en bas.
Ils passent la journée ensemble, nageant, s'amusant, s'effleurant, faisant regretter à Meumeu l'achat de ce maillot de bain si moulant qui ne cache en rien l'amitié grandissante, veineuse et violacée qu'il porte à Marie.
Le soir Meumeu l'amène au cinoche histoire de la peloter un petit peu et parvient à lui masser les nibards face à un Fernandel hilare sur ce grand écran.
Le lundi matin Meumeu retourne se faire chier à son boulot et tel un fonctionnaire municipal parvient à dormir deux plombes à son bureau sans que personne ne s'en aperçoive.
Le soir, il rencontre son voisin de palier, Raymond Sintès, maquereau de son état, sans oignons ni vin blanc mais avec une forte dose de gomina sur la tronche et les doigts qui fleurent bon la gambas.
Ce Dédé la saumure pied-noir explique à Meumeu qu'il lui faudrait une lettre pour piéger une de ses gonzesses, la faire revenir dans son giron et une fois rentrée lui filer des mandales, ainsi qu'à son connard de frangin qui rechigne à laisser sa soeur se faire péter le bassin pour trois francs six sous.
Putain de rabat-joie !!
Meumeu, aussi enthousiaste qu'un patient attendant son tour pour une coloscopie, s'exécute et l'écrit.
Quelques temps après Marie a la mauvaise idée de demander à Meumeu si il l'aime.
Celui-ci en toute franchise et gai comme un croque-mort enterrant son propre père lui dit qu'il ne pense pas.
Autant te dire que le reste de la journée ne s'annonçait pas folichon-folichon; mais une violente dispute chez notre Dédé la saumure version harissa vient égayer un peu cette fin de journée.
En effet Dédé file des beignes à une gonzesse qui a eu l'outrecuidance de laisser entendre qu'il était une saloperie de mac, alors qu'il cherche juste à aider ces demoiselles à trouver un mari et que malgré de nombreux prétendants, ces messieurs s'avèrent frileux sur la question du mariage.
Les cris de l'ingrate que dédé dérouille pour son bien ameutent le quartier et l'arrivée d'un agent met fin à la dispute.
La saumure est convoqué chez les bleus pour tenter de leur faire comprendre que son costard à rayures, sa tonne de gomina sur la tronche et ses différentes maladies vénériennes ne signifient pas forcément qu'il est fabricant de prostiputes. Il demande même à Meumeu de venir témoigner en ce sens.
Pour le remercier d'y avoir sauvé les miches, Dédé invite Meumeu et Marie à passer la journée dans un cabanon au bord de l'eau qui appartient à un pote à lui : un certain Masson.
Durant cette journée cette conne de Marie fait la boulette de lui demander si il veut l'épouser, alors Meumeu répond que pour sa part il en a rien à branler mais que si ça pouvait lui faire plaisir, pourquoi pas.
Le dimanche d'après, Marie, Meumeu et Dédé la saumure retournent passer la journée chez Masson au bord de l'eau. Après un repas aussi arrosé qu'une réunion de famille chez Christine Bravo, nos gaillards partent faire une ballade.
Au bout de la plage, ils croisent deux reubeus dont l'un semble être le frangin de la pupute à Dédé.
Oh putain !! C'est parti pour la baroufle !!
Dédé commence à distribuer les bourre-pifs en veux-tu-en-voilà jusqu'à ce que l'un des rebeus sorte une lame et le blesse au visage.
Direction l'hosto pour la saumure.
En sortant Dédé est vénère de chez vénère et décide de prendre son flingue pour tirer sur tout ce qui bouge comme un Rocco Siffredi "cialisé" laché dans un pensionnat de jeunes filles.
Meumeu demande à Dédé de lui laisser le gun pour éviter la connerie, puis il part se balader sur la plage histoire de prendre l'air.
Là, Le "type" de Dédé est revenu et lui sors sa lame. Meumeu commence à stresser grave, façon Roselyne Bachelot s'apercevant qu'il n'y a plus de charcuterie sur le buffet de la cantine de D8.
Meumeu, ébloui par le reflet du soleil sur la lame, se crispe sur le flingue dans sa fouille et le coup part direct.
Raide mort le Reubeu.
Puis comme ça, pour passer le temps, Meumeu lui met encore quatre balles dans le buffet, histoire de voir comment ça fait.
Meumeu est arrêté et questionné à plusieurs reprises.
On lui refile un avocat commis d'office aussi con que Maître Collard et aussi efficace que l'analphabète à roller: l'insipide Arno Klarsfeld.
Les réponses sincères et naïves de Meumeu sur le meurtre ou la mort de sa mère foutent son avocat mal à l'aise.
Le juge l'interroge à son tour et ne voyant ni regret, ni remords dans les propos et les yeux éteints de Meumeu, nous tape sa petite crise de foi et brandit un crucifix en invoquant le nom du Christ et celui encore plus flippant de Christine Boutin.
Allez hop, en cabane le Meumeu.
Marie lui écrira une lettre, une seule. Mais bof, il s'en branle un peu de tout ça, Meumeu.
Il a envie de fumer puis ça passe. Puis il a envie de baiser et ça passe aussi.
Vient enfin l'heure de son procés.
Les juges, les badauds, les journalistes, les flashs qui crépitent, le procés qui dérape jugeant au final Meumeu plus pour son manque de sentiment et d'émotions pour la mort de sa daronne que pour le meurtre du Reubeu.
Il sent pas bon ce procés !
Ca gueule de partout, le juge invoque Sainte Frigide Barjot pour tenter d'exorciser Meumeu et Arno Klarsfeld graisse peinard les roues de ses rollers.
Pour couronner le tout ce con de Meumeu fait marrer le tribunal en expliquant qu'il a commis son acte à cause du soleil.
A partir de là Meumeu devient étranger à son procés, à lui-même, une coquille vide sur le banc d'accusé.
Le juge annonce la sentence : La guillotine... Adieu les raies au milieu, adieu les migraines.
Il regagne sa cellule la queue basse, contrairement à DSK et attend, éteint, l'heure de son raccourcissement.
L’aumônier déboule en lui disant qu'il priera pour son âme, en guise de réponse Meumeu lui file un grand coup de pied dans les roustons et lui dit d'aller se faire fourrer chez les grecs.
Meumeu retrouve enfin son calme et son "je m'en foutisme" légendaire, bien calé au fond de sa cellule.
"Devant cette nuit chargée de signes et d’étoiles, je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde. De l’éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j’ai senti que j’avais été heureux, et que je l’étais encore. Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu’il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu’ils m’accueillent avec des cris de haine".
FIN
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