Dans une prestigieuse université en Virginie où se retrouvent des college boys ; Philippe Labro nous fait monter une voix sortie de l'ombre. Lui, ce timide maladif guéri sous la bannière étoilée. C'était le temps d'une jeunesse américaine distraite, réservée et loin des fracas d'aujourd'hui.
C'est le temps des premières. De la première télévision du King, Elvis, aux premiers amours de l'auteur.
Labro fait partie de cette catégorie d'écrivains qui émeut non par leur qualité d'écriture mais par la qualité propre du conteur histoire. Évidemment, il est bien plus simple de raconter sa vie mais encore faut-il arriver à trouver les bons mots. A contrario, d'autres ne savent pas raconter les histoires mais savent y mettre une touche qui les rendent uniques, belles, magnifiées.
Labro sait bien formuler les péripéties mais ne met aucune emphase, c'est plat.
C'est tout son problème de garder sa prose de journaliste quand il prend le costume de l'écrivain. L'histoire devient vite une succession de faits, telle la disparition de Buck.
Pourtant il ne faut pas blâmer entièrement Labro car il a le génie, parfois, au détour d'un dialogue, de livrer à la banalité ses plus beaux effets, un certain style. Et alors l'histoire prend vie.
Un style qui va évoluer tout au long du roman. Comme le personnage lui-même, on va passer de la découverte de l'Amérique, de ses coutumes à une américanisation du jeune étudiant. L'écriture grandit en même temps que notre protagoniste.
Les dernières pages sont sans doute les plus belles, les plus exaltées. Ainsi, vient en nous un seul désir : continuer les aventures de notre narrateur en dévorant Un été dans l'Ouest.