Un peu comme pour le premier tome de "Nephilim" finalement, le second contient deux livres dont un qui m'a beaucoup plu et un autre un peu décevant :
https://www.senscritique.com/livre/Les_Dechus_Nephilim_tome_1/critique/102671348
Cette fois-ci, c'est le premier qui m'a beaucoup plu : "Les Dracomaques", qui se déroule à Rome, dont le fil directeur est "La divine comédie", et dans lequel on découvre les deux derniers Nephilims (sains), Leonidas et Khesziv. Il est bâti comme les deux livres du premier tome, autour de deux personnages donc, sur un scénario bien torché, linéaire. L'ambiance, entre intrigues cléricales et dolce vita d'artiste, y est superbement campée : des quatre évocations de villes de la saga, celle de la ville éternelle est celle que je trouve la mieux réussie.
Le second "L'effet Orphée" se déroule à Londres, marque les retrouvailles de la communauté et a pour fil rouge "Le roi Arthur". Il comporte plusieurs flash-backs, qui expliquent la guerre que les Rose+Croix mènent contre les Nephilims, et bien sûr la chute, qui fait l'objet d'un épilogue à plusieurs chapitres. Si le scénario reste solide, la restitution de l'ambiance d'un Londres brumeux façon Jack l'éventreur est un peu loupée et l'ensemble parfois confus, le tout baignant dans une débauche de magie de toutes sortes et origines. Enfin, disons le, la chute est un peu attendue. Un bouquet final voulu par l'auteur sans doute, mais trop touffu.
Il n'en demeure pas moins que la saga complète demeure très sympa à lire. "Nephilim" est une œuvre de jeunesse, qui bien que réécrite récemment, ne possède ni la maitrise ni le style des "Feuillets de Cuivre", par exemple. Bon, mais tout de même les personnages des Nephilims sont tous excellents, avec une mention spéciale au rocker cynique Azarian. Nej, par contre, manque à mon avis un peu d'épaisseur. Mais Clavel, venu comme beaucoup d'auteurs français du jeu de rôle et qui collabora en son temps à la mythique revue Casus Belli, est un auteur original et qui a manifestement exploré de très nombreux styles de fantastique. Respect.
Pour terminer, pendant toute la lecture de la saga, j'ai y cherché des références au mythe d'Orphée (qui est très souvent évoqué). Pas trouvé (ou pas compris) : le coup du démembrement dans le livre 4 ne m'a pas convaincu. J'en conclus qu'Orphée est évoqué dans Nephilim parce que sa légende rapporte aussi qu'il était très versé dans l'ésotérisme, mais aucunement en raison de son excursion aux enfers pour aller y chercher Eurydice. Si un lecteur de cette critique a une meilleure interprétation que celle-ci, j'en suis preneur.