Voilà, je viens de m'enfiler le quatrième des cinq pavés qui composent cette fabuleuse saga des dieux sauvages. Dans la droite lignée des trois précédents, à vrai dire, même si j'ai eu un peu plus à le tomber, un peu de flemme sans doute avec l'approche de vacances bien méritées, n'en doutez pas. Le rythme reste lent, et est ralenti par la structure chorale du bouquin, mais l'intrigue avance impitoyablement vers son dénouement, prenant parfois des allures de tragédie grecque.
Les destinées implacables des personnages principaux, que leur volonté ne parvient pas à infléchir, constituent ainsi l'une des caractéristiques de l'intrigue. Car, comme de bien entendu, ce sont les dieux qui tirent les ficelles et les pauvres humains, quels que soient leurs camps, sont ballotés au gré de leurs volontés, de leur rivalité en fait. Alors que les allusions au mythe de Jeanne d'Arc se font de plus en plus évidentes, même si, normalement, on avait bien compris le truc depuis le début.
La fin de ce tome 4 marque toutefois une inflexion dans l'histoire, avec la fin d'une guerre, qui, c'est vrai, s'étant étendue sur 3 volumes et plus de deux mille pages commençait à devenir un peu lassante s'agissant des narrations de bataille, dont j'ai pu trouver qu'elles prenaient un peu trop de place en regard des développements annexes (et pourtant fondamentaux) de l'intrigue. Bon, là c'en est bel et bien fini (faute de combattants dans l'un des deux camps, après un final apocalytique) et, si l'on peut dire, Mériane (la messagère du ciel, celle qui entend des voix) est parvenue à faire triompher le camp de son dieu, Wer (le facho tradi) face à celui d'Aska (le technocrate libertarien, disons).
Mais, il y aura une suite (parution au printemps 2022), car, on l'aura compris, ces deux dieux sont sauvages, prêts à s'entendre dès lors qu'il s'agit d'asseoir leur domination sur l'humanité et leurs héros respectifs ne sont que des marionnettes qu'ils manipulent à leur guise. Le propos athée et humaniste de Davoust pointe ainsi très fortement dans les dernières pages de cet opus. Mais Mériane (et ses potes) sont ainsi laissés au lecteur en fâcheuse posture. Comment s'en sortiront-ils ? A suivre...