Ayant lu presque tous les romans de JLC traduits en français (je ne me souvenais pas qu'il y en avait tant, je viens de vérifier), j'ai le regret d'écrire que cette dernière livraison est décevante. The last and the least. On sentait bien au fil des années que la magie du monde tordu de l'espionnage à l'anglaise pratiqué par des personnages dépressifs s'effaçait peu à peu et que l'auteur forçait son talent pour continuer à percevoir des à-valoirs. Mais là, ce pauvre remake de l'espion qui venait du froid ne fait plus illusion, même si l'histoire comporte comme toujours des aspects dont la logique échappe au lecteur. Il ne reste plus que les ficelles. A la différence du genre " polar " dans lequel l'auteur délivre les clés à la fin, en lisant un roman d'espionnage à la Le Carré, on ne comprend rien du début à la fin, à part quelques ruses laborieuses qui font généralement " pschitt ". C'est si bon ! Et ça suppose une description très fine des ressorts psychologiques des personnages. La recette n'est pas changée ici mais les héros sont fatigués et il serait plus raisonnable qu'ils fassent valoir leurs droits à la retraite.