Dans les tuyaux de la saga Mario
Depuis quelques temps, les jeux vidéo ont envahi un support à priori assez éloigné des écrans : celui de la littérature. Nombreux sont les ouvrages qui proposent aujourd'hui une relecture accessible d'un phénomène de société qui s'est réellement démocratisé dans les années 1980. Et Mario, icône de Nintendo, icône parmi les icônes, héros de plusieurs générations de joueurs, n'est évidemment pas en reste.
Ce livre se propose donc de narrer l'Histoire de Mario (qui mérite bien son "H" majuscule), de sa création à sa première apparition sur Super Nintendo dans le cultissime "Super Mario World", tout en bifurquant légèrement vers l'adaptation cinéma de la star vidéo-ludique. Et c'est un travail plutôt séduisant auquel nous avons affaire, et même nécessaire pour replacer les choses dans leur contexte (car mine de rien, Mario a déjà plus de 30 ans). Pas de doute, l'auteur est calé, et il a suffisamment potassé son sujet pour nous livrer une interprétation sérieuse et documentée de la saga. La première moitié du livre, déroulée impeccablement, est sans doute la plus complexe, mais aussi la plus passionnante : on assiste jusque dans les moindres détails à la création du mythe Mario, dont l'ascension n'avait pourtant rien d'une évidence, et certaines anecdotes cocasses rendent l'ensemble assez savoureux. Imaginez un peu que grâce à ce bouquin, on lève enfin le voile sur le mystère "Super Mario Bros 2"... Bah oui, si vous vous êtes toujours demandé, comme moi, pourquoi ce jeu était aussi nul (euh pardon, différent des autres), maintenant vous saurez !
En guise de conclusion, je me contenterai de vous informer sur les quelques défauts de "L'Histoire de Mario". La rigueur et l'objectivité journalistiques d'Audureau sont en effet mises à mal par des erreurs orthographiques et grammaticales irritantes, car trop nombreuses, à tel point que l'on se demande s'il y a vraiment eu relecture. Et la période "Super Mario Bros 3 / Super Mario World" est à mon sens un peu survolée comparé au reste, surtout au paragraphe sur le film qui n'évite pas les redondances. Dommage, enfin, que la conclusion se cantonne à un résumé de l'ouvrage : on aurait préféré qu'elle évoque, même succinctement, la manière dont a pu évoluer, par la suite, l'univers si particulier du plombier le plus adulé de tous les temps.