L'essentiel de Rayman en 200 pages
Michaël est un type très sympa, j'ai eu l'occasion de le rencontrer pour un podcast de l'association MO5.COM : il connaît bien ses sujets et les quelques heures passées tous ensemble ont été très agréables. Donc lorsqu'il annonce que son livre sur l'Histoire de Rayman sort, je suis bien évidemment enclin à le lire (même si ça n'a pas été immédiatement à sa sortie :o).
Je reçois donc le petit pavé de plus de 200 pages. La première chose qui me frappe, c'est le format qui est plutôt grand et assez carré. Pour moi qui lis uniquement dans les transports, ce n'est pas des plus pratiques mais je fais l'incommensurable effort de passer outre, parce que c'est Michael ! (Vous me dîtes, quand j'en fais trop - d'autant plus que maintenant, je suis en train de lire l'Anthologie Nintendo 64, autrement plus grand).
Quant au reste de la forme, il faut avouer que le livre est beau : très richement et élégamment illustré, avec parfois des dessins en pleine page.
Mais passons au contenu.
Michaël nous narre ici la création du premier Rayman jusqu'à Rayman Legends, le dernier en date, en passant même par les Rayman sur smartphones. Bien sûr, il débute par l'avant-Rayman en mentionnant la vie de Michel Ancel, le créateur. Evidemment, la biographie de Michel, aux mêmes éditions Pix'n Love, est citée dans la bibliographie, mais j'aurais bien aimé des références plus franches et directes à des chapitres de ladite biographie pour pouvoir en relire des passages mais ça aurait été perçu comme trop commercialement agressif par la majorité des lecteurs, j'imagine. Remarquons tout de même que Michaël a eu la modestie de ne pas reprendre expclicitement l'anecdote la plus emblématique de la biographie de Michel : celle où il envoie des disquettes à Paris en scotchant les enveloppes sous les sièges des TGV !
Bien sûr, pour chaque jeu, le travail est considérable : des recherches, des entretiens avec les créateurs, les patrons d'Ubisoft, Michel Ancel, Serge Hascoët, Frédéric Houde (et son huile célèbre !),... Et à chaque fois, on en apprend plus sur le développement du jeu, la sortie, le contexte, et plus si affinités.
Mais voilà, c'est vraiment trop court à mon goût !
Ecrire une grosse vingtaine de pages seulement sur le premier Rayman m'a laissé un goût d'inachevé. L'essentiel est là mais j'aurais voulu plus de détail sur les relations entre les développeurs, les campagnes marketing, les problèmes techniques avec les développements sur les différentes machines (SNES au tout début, Jaguar, PlayStation,...).
Il en est de même pour la musique. Bien sûr, il y a eu des interviews de Rémi Gazel et de Christophe Héral, mais pour moi, il ne va toujours pas assez en profondeur dans les aspects de rythmique entre lea musique et le level design (et oui, je sais qu'une grosse partie du passage sur la musique y est consacrée et il y a même une interview tout à fait pertinente de Fabien Delpiano de Pastagames pour développer cet aspect).
Enfin, le fan de technique que je suis est déçu car au moins trois moteurs de jeu ont été développés pour Rayman (pour le 1er en 2D, les opus en 3D et l'UbiArt Framework) et j'aurais aimé des chapitres entiers consacrés à leur création. Mais là, je pense que ça n'aurait intéressé que moi.
Beaucoup plus anecdotiquement, notons des images d'arrière-plan avec beaucoup de points colorés. Ca n'a l'air de rien comme ça, mais 4 ou 5 fois, j'ai eu l'impression que mon livre était taché ! Et pour moi qui essaie de faire attention à mes livres, ça m'a fait avoir des haut-le-coeur ! (j'avais prévenu que c'était anecdotique :o).
Au final, pour tout fan de Rayman, cette lecture est indispensable et mes déceptions sont dues à des exigences personnelles pas tout à fait compatibles avec les contraintes éditoriales d'une distribution la plus large possible. D'autant plus que le style est fluide, intéressant, sans vraiment de coquilles (seulement 5 ou 6 en tout), parfaitement structuré, avec les infos qu'il faut sur les jeux. le livre va à l'essentiel et il le fait bien !