Comme beaucoup de ma génération, je pense, je connais L'Histoire sans fin grâce à son adaptation télévisée qui était rediffusée en boucle à l'occasion des fêtes de fin d'année. J'avoue n'en avoir gardé qu'un très vague souvenir, en dehors de l'image d'Atréju et de son dragon blanc. Je dois avouer également, à ma grande honte, qu'il n'y a que quelques semaines seulement qu'on m'a appris qu'il s'agissait de l'adaptation d'un roman.
L'Histoire sans fin, c'est l'histoire de Bastien, un petit garçon de onze ans, timide et solitaire, qui lit l'histoire d'Atréju, un petit garçon de onze ans, brave et fort, à qui on a confié la tâche de sauver le Pays Fantastique.
Au premier abord, il s'agit d'un roman jeunesse et il est vrai qu'il a tout ce qu'il faut pour plaire aux enfants : un bestiaire fantastique et un monde aux possibilités infinies, de l'aventure et des péripéties variées, et des héros de leur âge ; on peut facilement s'identifier à Bastien, et Atréju représente l'idéal auquel tous les petits garçons voudraient ressembler.
Il y a toutefois bien plus de profondeur dans cette histoire qu'on pourrait s'y attendre. L'Histoire sans fin parle, entre autre, de la mort et de l'oubli, des dangers du pouvoir et du pouvoir des mots, et il en parle intelligemment via des métaphores pleines de poésie.
J'ai également apprécié le jeu de double lecture entre l'histoire de Bastien et celle d'Atréju, le livre dans le livre, et la mise en abyme qu'il implique.
Michael Ende est un merveilleux conteur et je ressors de ma lecture avec la tête remplie d'images. Fuchur le dragon de fortune, la vénérable Morla, la Petite Impératrice et la Tour d'Ivoire, le Désert des Couleurs, les géants de cuivre, la Mine aux Images... ne sont qu'un minuscule échantillon de personnages et de lieux qui ne dépareilleraient pas dans un dessin-animé de Miyazaki.
J'ai été très agréablement surpris par L'Histoire sans fin. J'ai découvert la littérature allemande il y a deux mois avec Des milliards de tapis de cheveux, que j'avais adoré, et c'est encore le cas avec ce roman.
Décidément, nos voisins d'outre-Rhin détiennent de véritables trésors !