C'est un style particulier, Jean-Bernard Pouy. Je ne connaissais pas. Il faut adhérer.
Récit court à la première personne. Humour noir. Langage argotique. Un lexique n'aurait pas été du luxe. Il y a de nombreux mots que je ne connaissais pas.
Tout part d'un fait-divers (apparemment, c'était la norme dans le polar français des années 80). Le déraillement d'un train. Une prostituée, sous les décombres, se retrouve couchée sur un adolescent. A cet âge-là, les hormones bouillonnent. On n'est pas de marbre. Il suffit qu'une fille nous sourit et on est amoureux. Je parle en connaissance de cause.
Cette prostituée va l'emmener dans ses combines à travers la Bretagne. Une Bretagne pas forcément décrite sous son meilleur jour. Pluie, bars miteux, maisons grisâtres. Ce jeune homme va traverser un peu toutes les émotions : l'amour béat, la haine, le dégoût, l'attente, l'espoir qu'une belle histoire puisse découler de cette cavale.
C'est d'autant plus naïf de sa part que la conclusion est cruelle et peut-être pas à prendre au premier degré. C'est comme pour tout. C'est le métier qui rentre et cette expérience fait partie de l'apprentissage de la vie.