Drone de guerre [2]
Après la décevante lecture du Pukthu de DOA, on nous a conseillé celle de L'homme de Kaboul de Cédric Bannel. Le conseil était avisé : même s'il brasse les mêmes thèmes que DOA dans la situation...
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le 31 mai 2015
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Après la décevante lecture du Pukthu de DOA, on nous a conseillé celle de L'homme de Kaboul de Cédric Bannel.
Le conseil était avisé : même s'il brasse les mêmes thèmes que DOA dans la situation chaotique de l'Afghanistan, le bouquin de Cédric Bannel est tout à fait passionnant et on l'y apprend une foultitude de choses sur la vie afghane, les différentes ethnies et obédiences religieuses, le quotidien kabouli,
À tel point que le bouquin de DOA souffre gravement de la comparaison : Cédric Bannel est allé sur place, il connait bien le pays et cela se sent.
Le volet européen de ce thriller est peu trop ‘standard' mais laisse suffisamment de place pour que les épisodes afghans nous emmènent tout du long.
Côté intrigue justement, nous allons suivre les pas d'Oussama, un qomaandaan de police kabouli à qui l'on demande d'enterrer une affaire (l'assassinat maquillé en suicide d'un homme d'affaires)
[…] — Un attentat suicide, veux-tu dire ? — Na, un vrai suicide.
Surpris, Oussama dévisagea le policier. Le taux de mortalité à Kaboul
étant l’un des plus élevés au monde, il ne chômait pas, mais les
suicides étaient rares. Ceux qui parvenaient à échapper aux attentats,
aux gangs, aux règlements de comptes, aux crimes familiaux et aux
fatwas lancées par les talibans étaient assez peu portés sur le
suicide. En Afghanistan, chaque jour vécu en un seul morceau était un
don de Dieu. […] En tout cas, c’est mon premier suicide d’homme !
Jusqu’ici, je n’ai eu que des suicides de femmes qui refusaient un
mariage arrangé.
Mais Oussama fait la sourde oreille aux pressions de sa hiérarchie et entend bien démêler la pelote emberlificotée d'un gros bazar qui prend sa source … en Suisse.
[…] le mollah soupira. — Vous êtes un homme courageux, frère Oussama.
Essayez de rester vivant encore quelques jours. Votre enquête
m'intéresse.
On regrette juste un peu l'insistance pédagogique avec laquelle Bannel décrit la situation des femmes du pays et nous dispense ses bons conseils et savants préceptes : non pas que la sinistre condition des femmes afghanes ne mériterait notre attention mais cela sent beaucoup trop la figure imposée à tout bon roman écrit sur le moyen-orient.
On aimerait bien que cet auteur touche-à-tout nous concocte une nouvelle aventure du qomaandaan Oussama, peut-être en l'insérant encore plus dans la vie quotidienne du pays et en laissant un peu la guerre en décor d'arrière-plan.
[…] Bonne chance, qomaandaan. Puisse Allah vous aider à tuer tous vos
ennemis, ainsi que les amis de vos ennemis.
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Créée
le 31 mai 2015
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