La trame d’histoire policière, qui semble finalement être davantage un prétexte que l’élément central, laisse place à une poésie qu’on ne s’attend pas forcément à trouver dans des récits d’hommes de Cro-Magnon. La peinture et le dessin, la beauté des paysages ou des actes du quotidien ponctuent le récit d’intermèdes quasiment contemplatifs.
Plusieurs fois dans le récit apparaissent des sujets polémiques de notre XXIe siècle : homosexualité masculine, acceptation de l’autre, voire mensonge politique, avec le secret gardé par Djub. Cependant, l’action se situant à la préhistoire, le lecteur est amené à prendre de la distance avec eux : à l’aube de l’humanité, c’est la genèse de la construction des usages, des idées. L’homosexualité par exemple y est évoquée comme un comportement parmi d’autres : certain(e)s naissent ainsi, et le rejet n’est pas la norme.
Un beau roman, dépaysant (oui, la préhistoire, ça dépayse, j’y passerais bien mes vacances) et qui peut permettre d’amener une réflexion distanciée sur des sujets de société tout à fait actuels.