Une histoire extrêmement intéressante. Partant d’un postulat assez simple (dont la seule faiblesse sera de tenter de l’expliquer, même si cette explication se tient et soulève une peur de l’époque, à savoir le nucléaire), elle réussit à se montrer captivante de bout en bout. La construction du récit est également très bien ficelé, alternant sur deux différentes chronologies, la première dans le présent et qui se révèle être une véritable lutte pour la survie ou terreur et espoir se livrent une bataille acharnée ; et une seconde en flashback où désir et désespoir sont maîtres.
Tout en jouant astucieusement dans les domaines de l’horreur et du thriller par certains moments, Matheson n’oublie surtout pas de placer les émotions de son personnage au cœur de son récit, ce qui lui donne toute sa force. On suit ainsi impuissant cette longue chute jalonnée d’épreuves plus terribles et éprouvantes les unes que les autres et qui mettent le point sur des détails ou des idées auxquelles on n’aurait pas forcément pensé de premiers abords. Le final sera un véritable mélange de bravoure et de résignation (selon la chronologie) pour finir sur une note de liberté parfaitement menée.
Le hic étant que si dans les années 50, cette fin pouvait s’avérer surprenante vu le destin inéluctable auquel était prédestiné le héros ; de nos jours, c’était une fin largement prévisible au vu de nos connaissances actuelles. Néanmoins, ça n’empêche pas le suspens d’être parfaitement présent et très bien mené du début à la fin.
Un texte rudement bien écrit, d’autant qu’il n’y a au final pas tant de dialogue que ça et que ça repose énormément sur ce que ressent le personnage dans sa lutte. Lutte très bien retranscrite. À lire !