L'Hôtel New Hampshire par Serge Leonard
John Irving est un auteur américain né en 1942, il est également scénariste. Dans ses romans, il inclut particulièrement plusieurs sujets récurrents, nous verrons ensemble lesquelles ont été employées dans l'Hotel New Hampshire. La version que j'ai entre les mains est celle du Club Québec Loisirs inc.
Débutons donc par ces fameux thèmes. Dans ses oeuvres, Irving utilise couramment : La nouvelle Angleterre, les prostituées, la lutte, Vienne, les ours, des accidents létaux, des parents absents, le cinéma et une relation entre un jeune homme et une femme adulte. Selon Wikipédia, l'Hotel New Hampshire serait le seul roman de l'écrivain à incorporer tous ces sujets. Par exemple, « Je te retrouverai », qui est une autre fiction d'Irving, inclus tous ces thèmes également, sauf les ours. C'est pareil pour « Le monde selon Garp » qui exclut le septième art. Comme je le disais, l'Hôtel New Hampshire, lui, intègre absolument tout.
L'histoire m'a captivé, car j'aime les hommes de lettres qui osent. Déjà au résumé et à la couverture on s'attend à quelques choses de différent. L'un des sujets courageux choisis par l'auteur est l'inceste : le narrateur, John qui est le troisième enfant de la famille, est amoureux de sa soeur ainée, Franny. Ça prend de l'audace pour rédiger sur ce thème. Je dois admettre que les premières pages n'ont pas capté mon attention et j'ai dû patienter jusqu'au deuxième chapitre pour vraiment me lancer dans une lecture effrénée. Nous devons nous habituer au style d'écriture : de longues phrases qui doivent parfois être déchiffrées pour bien cerner le sens, mais n'ayez aucune crainte, après quelques feuilles, nous y sommes déjà aisément familiarisés.
En fait, le récit n'est pas tellement rocambolesque, mais surtout particulier, les personnages également : un père de maisonnée rêveur, une femme compréhensive, des enfants aux caractères et attributs variés (l'un est sourd, un autre homosexuel, une autre est naine, etc); une famille des plus inédites, émettrons-nous. Cette originalité est la plus grande force de l'oeuvre. Que dire de la facilité d'Irving à tuer des personnages de façon complètement subite? Quelques lignes en fin de chapitre suffisent pour défigurer la cellule familiale. Une relecture est nécessaire pour être bien certain de ne rien avoir manqué et ainsi se rendre compte qu'effectivement, il est bel et bien mort. On ne le verra plus, et nous sommes réellement tristes, car nous étions déjà attachés. C'est fort, vraiment fort.
Semblerait que ce ne soit pas la meilleure oeuvre de l'auteur, m'a-t-on dit. C'est, par contre, assez bon pour que je puisse vouloir me procurer d'autres de ses bouquins. Possiblement tenterais-je le coup avec « Le Monde selon Garp », son premier roman? Toujours est-il qu'il s'agit ici d'un livre que j'ai apprécié.
Quels sont les points négatifs? Il y a le premier chapitre que j'ai déprécié, la cause m'échappe, peut-être ses longues phrases m'auraient elles déboussolé? Sinon, on y retrouve quelques composantes trop répétitives comme « Sorrow », le chien de la famille qui décède. L'écrivain nous ramène à cet élément jusqu'à la fin, sans réelle raison, comme une fixation un peu trop poussée qui aurait très bien pu être laissée de côté.
Mon évaluation se situe à 7 étoiles sur 10. Je vous ferai bientôt la critique de « Le Monde selon Garp ». J'ai bien envie de découvrir un peu plus cet auteur, et vous? Que pensez-vous de John Irving? Aimez-vous son originalité, son humour, son courage et son style littéraire? Avez-vous vu l'adaptation cinématographie réalisée par Tony Richardson en 1984?