"L'île mystérieuse" est bien près de me réconcilier avec Jules Verne après l'ennui ressenti pendant la lecture de "Vingt mille lieues sous les mers", bien que ce roman-ci y soit lié par un chemin de traverse.
Pavé à la narration parfaitement structurée, "L'île mystérieuse" s'avère une robinsonnade convaincante et efficace, comme son titre le laisse supposer. Un groupe de soldats américains, prisonniers des Confédérés, s'échappe par les airs grâce à un ballon dirigeable qui, malheureusement pour ses occupants, est pris dans un ouragan au-dessus du Pacifique et s'échoue sur une île déserte au milieu de nulle part.
Mais qu'on se rassure, Jules Verne, comme à son habitude, ne laissera pas ses héros dans le dénuement mais fera au contraire appel à leur sagacité et à leurs compétences respectives. Coup de pot, parmi les naufragés, un marin quelque peu chasseur, un journaliste quelque peu médecin, un botaniste quelque peu géologue et surtout, un ingénieur généraliste, aïeul caché de MacGyver ! Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, l'île mystérieuse et inviolée qui accueille notre petite troupe possède en minéraux, végétaux et animaux tout ce qu'il faut pour vivre en autarcie lorsqu'on connaît son agronomie et sa chimie dans leurs basiques.
Ironie mise à part, "L'île mystérieuse" est un bon roman d'aventures qui contrairement à "Vingt mille lieues sous les mers" échappe à l'étalage encyclopédique des nomenclatures de l'Histoires naturelle. Les facilités employées par l'auteur ne servent qu'à rendre fluide un récit au rythme soutenu et aux nombreux rebondissements.
Un roman qui a séduit des générations d'enfants et d'adultes, et qu'il faut lire avec des yeux d'enfant.