Bien avant d’aider les homards à quitter leur vivier pour regagner leur liberté, Jeanne, la fille du « vétérimaire » (contraction de vétérinaire et maire) de l’île aux moutons, s’était engagée auprès de son père à sauver l’école d’une fermeture. Car il fut une époque où le Ministre de l’éducation décréta qu’il fallait réduire le budget en fermant les classes de moins de trente élèves. Il aura fallu une idée saugrenue et une bonne dose de culot pour inscrire Vincent, un mouton qui a bien plus que sa laine à offrir.
Une fois de plus l’écriture immersive et humoristique de Thomas Gerbeaux m’a littéralement transporté sur l’île aux moutons. A l’heure où un projet de loi menace la liberté du choix d’instruction, j’ai trouvé ce regard sur la restriction de budget d’un ministère entier et la réduction du nombre de classe particulièrement intéressante. L’histoire prenant place sur une île cela prend une dimension importante puisque la fermeture de classe rime avec fermeture définitive de l’école avec les conséquences que cela entraineraient pour les familles qui seraient contraintes d’envoyer leurs enfants dès l’âge de trois ans, sur le continent et à l’internat.
Thomas Gerbeaux n’a pas son pareil pour pousser la réflexion avec ironie. Les illustrations stylisées de Pauline Kerleroux complètent le texte en toute simplicité. Ce duo n’a pas fini de nous séduire avec ses histoires engagées au ton léger en faveur d’une société plus juste.
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