A travers une écriture d’une grande finesse, Sarah Waters parvient à créer une atmosphère étouffée des plus oppressantes. A pas feutrés, elle dresse le portrait d’une bourgeoisie déclinante, prisonnière de ses contradictions, en proie à de fallacieux démons.
En se plaçant à la lisière du surnaturel, jouant sur les codes du classique anglais, Sarah Waters distille avec nuances et délicatesse, toutes les palettes de l’invisible, les craintes qu’il suscite autant que la curiosité qu’il dévoile.
Tour à tour attachants, réservés, cruels, délicats, les protagonistes de cette histoire témoignent, à travers une fausse nonchalance, d’un étonnant instinct de conservation.
La maison, véritable écrin des souvenirs heureux, devient quant à elle un protagoniste à part entière, toute l’action se déroulant autour de cette demeure de charme en déliquescence. Une lecture riche et nuancée qui, malgré quelques longueurs et un dénouement rapide, n’en reste pas moins une oeuvre élégante, d’une grande subtilité.
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