« L’infiltré » est un roman écrit par John Grisham il y a environ trois ans. Son titre original est « The Associate ». Je me suis offert cet ouvrage dans une édition de poche. En effet, Robert Laffont l’a également sorti dans sa collection Pocket. Cela me permet de me le procurer à un prix proche de sept euros. Le bouquin est de structure classique. La couverture souple présente un couple de papillons enfermé dans un bocal. Elle encadre environ cinq cents pages de lecture. L’auteur de cet ouvrage est un de mes préférés. J’apprécie son style facile et la qualité de ses intrigues. Ce roman n’échappe pas à la règle. D’ailleurs nombre de ses œuvres ont été adaptées au cinéma. « La firme », « L’affaire Pélican », « Non Coupable », « Le client » ou « Le maître du jeu » font partis de ceux-là. La majorité des histoires se déroulent dans l’univers judiciaire. Ce roman n’échappe pas à la règle.
La quatrième de couverture propose le résumé suivant : « Fraîchement diplômé de Yale et promis à une brillante carrière, Kyle McAvoy, jeune avocat, pensait emprunter l’autoroute du succès. C’était compter sans l’intervention d’une poignée de costumes noirs se réclamant du FBI. Dans leurs valises : une vidéo. La captation d’un viol collectif commis cinq ans auparavant, dont Kyle fut le témoin passif. Les charges ont été abandonnées mais cette nouvelle pièce relancerait la machine judiciaire. Kyle n’a pas le choix, il faut collaborait. En clair : accepter ce poste chez le plus gros cabinet d’avocats du pays, et communiquer certaines informations sur de très gros clients… Le dilemme est de taille. La sortie ? Inextricable… »
Ce roman s’adresse à un public large. En effet, le style de l’auteur offre une lecture aisée et agréable. L’ouvrage se dévore rapidement allongé sur une place, assis sur un banc ou blotti dans son lit. Tous les moments sont propices à une immersion dans les aventures de Kyle. Je rassure également les lecteurs non étudiants en droit. Malgré le fait que la trame se déroule dans les arcanes d’un grand cabinet juridique, aucun prérequis dans le domaine juridique n’est attendu pour suivre et comprendre les événements. Grisham possède un réel talent pédagogique pour nous expliquer le fonctionnement de ce milieu sans tomber dans de longues explications magistrales et universitaires. On a donc le sentiment d’apprendre beaucoup de choses sans fournir un seul effort. Cette sensation est toujours agréable.
La narration ne perd pas de temps à nous plonger dans le vif du sujet. Le premier chapitre marque le premier contact entre les costumes noirs évoqués précédemment et le héros Kyle. Le chantage est rapidement mis en place. La construction de l’histoire fait qu’on s’identifie rapidement au personnage principal. On partage ses angoisses de voir sa vie gâchée pour avoir été assoupi ivre mort dans une pièce il y a cinq ans. A aucun moment, Kyle n’est coupable à nos yeux. Mais on sent bien que la vidéo présentée par ses interlocuteurs ouvrirait une boîte de Pandore dont les conséquences sont imprévisibles. On voit la trappe se refermer sur lui. On en vient à chercher l’issue avec lui comme si c’est notre vie qui en dépendait. Notre implication forte au côté du héros rend la lecture passionnante. Notre empathie à l’encontre de Kyle est un des arguments les plus forts de la réussite de cet ouvrage.
Ce sentiment est en permanence alimenté par l’intrigue. Cette dernière est dense. Entre la découverte du fonctionnement du cabinet qui l’emploie et le stress causé par sa situation infernale, l’histoire ne souffre d’aucun temps mort. Les événements se succèdent à un rythme soutenu. Les personnages secondaires qui se greffent au quotidien du héros sont habilement amenés et possèdent une réelle existence dans la globalité du récit. L’intensité monte tout au long de la lecture. Le héros semble être dans une impasse et courir vers sa fin inéluctable. Le dernier quart qui correspond à la phase du dénouement est moins prenante à mon goût. Tout s’accélère un petit peu trop vite et a tendance à s’avérer moins prenant. Néanmoins, le dernier chapitre est suffisamment réussi pour que le plaisir de la lecture n’en soit pas atténuer.
En conclusion, « L’infiltré » est un ouvrage qui conviendra aux adeptes du genre. Il ne s’agit pas du meilleur de cet auteur par la densité de la trame ou l’intensité du récit. Néanmoins, il est suffisamment prenant pour qu’en trois jours, le roman soit dévoré. Il ravira les lecteurs en recherche de romans estivaux qui conviendront parfaitement aux derniers moments de farniente avant la rentrée…