Pas le Graal des jeux Nintendo DS

Quand Pix’n love a été fondée, une porte s’est ouverte : le jeu vidéo allait avoir droit à des livres. Pas des guides de jeux, pas des BD adaptées mais bien des livres qui allaient s’intéresser à l’histoire du média et proposer des axes de réflexion. Depuis, plusieurs maisons ont été crées, dans un emballement un peu vain, refaisant les mêmes sujets par des auteurs différents.

Ceci dit, les premiers temps de Pix’n love ont aussi eu leurs livres plus faibles, comme celui-ci.

L’intégrale des jeux DS sort alors que la carrière de la Nintendo DS n’était pas encore achevée. Le titre est déjà trompeur. C’est déjà un sacrer défi à relever pour une intégrale incomplète dès sa sortie. Elle commence avec quinze maigres pages d'historique de la console archi-connues, quatre maigres pages sur les éditions limitées, le connaisseur n'apprendra rien de plus. De plus, le ton de ces 15 pages est tristounet comme tout, alignant des citations provenant en grande majorité de responsables de chez Nintendo, avec très peu de critiques. La passion habituelle de l'équipe de PnL a disparu, au profit de l’illusion de lire un long publi-communiqué de Nintendo...

Certes, ce n'est qu'une petite partie de l'ouvrage, le reste étant consacré à la présentation de 888 jeux DS. Soit la moitié de la ludothèque « définitive » de la console. Si les présentations sont courtes, elles vont au moins à l'essentiel; le strict-minimum pour se faire un avis. Le double système de notation (enfant/adulte) est par contre une fausse bonne idée qui ne couvre pas assez le large public de la DS.

Tous les jeux ont-ils été savamment critiqués, au vu de l’impressionnante liste ? C’est difficile à croire. On peut d’ailleurs se poser cette petite question, au vu du listing des jeux : tous les jeux critiqués ont-ils été achetés ou empruntés de façon honnête ? Le piratage a fait des ravages sur cette console. Néanmoins l’ouvrage nous permet de découvrir certains titres de qualité mais méconnus car ils n’ont pas su ou pu se mettre en avant face aux gros titres et à la maaaasse de jeux pour casual. Ce livre est aussi l'occasion de confirmer ce qu'on savait tous, à savoir qu'il y a quand même beaucoup beaucoup de mauvais jeux sur cette console.

Même la maquette ennuie, alors que la présentation des jeux dans La Bible PC-Engine était très coloré et attrayant. Ici, c'est gris, bêtement gris, à l’image d’une console connue pour sa plastique triste.

Ce n'est rien d'autre qu'un guide d'achat, écrit sans passion, pour une console où les parents incitaient leurs enfants à la pirater pour ne pas avoir à acheter de jeux. Un ouvrage probablement rédigé pour faire rentrer des liquidités, mais qui sonne creux, et dont il est difficile de croire que les 888 jeux ont bien été testés dans les meilleures conditions.