Livre très médiatisé au moment de sa sortie, unanimement salué par la critique, cet «Intérêt de l’enfant» devait assouvir de nombreuses attentes. Furent-elles trop hautes ? Ai-je manqué l’essentiel de la volonté de l’écrivain ? Ce roman m’a laissé songeuse et sur ma faim.
Fiona est juge aux affaires familiales ; elle prend de la distance par rapport aux cas qu’elle traite, mais se laisse soudainement emporter par Adam, jeune Témoin de Jéhovah à trois mois de sa majorité ; encore un enfant aux yeux de la loi. Le sujet est piquant : sauver quelqu’un contre sa volonté, et voir s’abattre toutes les conséquences qui en découlent.
Mais Fiona est si froide, si clinique dans l’examen de ses émotions, que même la fraîcheur de ses rencontres avec Adam ne suffit pas à nous attacher le personnage. Aucun personnage, d’ailleurs, ne suscite la moindre empathie.
Je m’attendais à être légèrement bouleversée par un sujet aussi grave, mais j’ai eu l’impression d’être dans la peau de Fiona qui parcourt un énième dossier à juger (peut-être était-ce l’intention de McEwan).