Bon petit ouvrage, qui a le mérite d'exposer en un format assez court (200 pages) les grandes lignes dynamiques qui, selon Finley, auraient animé la vie politique dans la démocratie athénienne et la Rome républicaine.
Le cas spartiate ou d'autres polis grecques est rapidement balayé mais écarté rapidement pour cause de manque de sources. Finley veut se concentrer sur les raisons de prises de décision internes à la polis, et écarte systématiquement la politique étrangère qui n'est pas l'objet de son propos.
Partant de l'analyse qu'en livre Aristote dans ses Politiques, c'est le système social d'Athènes et de Rome qui est au coeur de son propos. Tout au long de son oeuvre Finley témoigne d'un souci de regarder d'un oeil critique les sources d'époque et d'en refuser les formules creuses ou ideologisées en préférant essayer de se rapprocher d'une vision plus matérielle et quotidienne de son objet d'étude. Il est particulièrement appréciable de le voir se détacher des grandes theories abstraites et doctrinaires au profit d'une recherche sociologique des ressorts de la participation politique romaine et athénienne.
Là se situe la force, mais aussi la faiblesse de l'ouvrage, qui laisse l'impression d'un mépris à peine voilé pour les thèses différant de la sienne et il lui arrive souvent d'assumer asseoir ses theories en écartant d'un revers de main les sources qui n'épousent pas sa thèse, à grands renforts de positionnements subjectifs, qui pour être assumés ne suffisent pas à faire autorité.
Faiblesses qui n'empêchent pas l'ouvrage de proposer une réflexion stimulante du début à la fin. C'est bien ce qu'on demande à un essai!