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Erich Maria Remarque est un de mes auteurs fétiches. J'ai bien évidemment commencé comme tout le monde par "A l'ouest, rien de nouveau" mais depuis, j'ai probablement lu tous ses romans jusqu'à "l'obélisque noir" paru en 1956. C'est la première critique de cet extraordinaire écrivain que je fais. D'autres suivront.
Ses romans écrits après 1945 se déroulent pendant la période nazie. "L'obélisque noir" se distingue de ces derniers romans dans la mesure où il revient aux années dites de jeunesse en 1923, pendant la période de remboursement de la dette de guerre et donc d'hyper inflation.
Ainsi, c'est dans une Histoire "très digérée" que se déroule "l'obélisque noir".
Le héros Ludwig Bodmer est le narrateur du roman, ancien combattant de la 1ère guerre mondiale. Contrairement à la France (à cette époque), les anciens combattants ayant, eux, perdu la guerre sont mal vus de la population cat ils sont considérés comme une des causes du désastre économique que vit l'Allemagne. Se référer à la vie des tranchées n'est certainement pas le bon plan. Ces anciens combattants, plutôt pacifistes après l'horreur des tranchées, se regroupent entre eux et font face aux accusations de lâcheté mais surtout doivent faire face à cette frange de gens n'ayant pas vécu la guerre ou n'ayant pas admis la défaite, développant un esprit revanchard, qui vont faire la litière des nazis à venir.
Ludwig Bodmer, poète en herbe, travaille dans une petite entreprise de construction de monuments funéraires, se débrouille pour survivre, fréquente une femme qui travaille dans un cabaret et fait l'organiste dans un asile d'aliénés où il rencontre une jeune fille Isabelle (alias Geneviève), qui est une patiente frappée de dédoublement de personnalité et qui s'accroche désespérément à lui comme à une bouée de secours.
Le roman oscille entre les moments de folle gaîté, de beuveries avec les copains et les copines, de bagarres éventuelles avec les nazillons en herbe, les moments de négociations délicates pour fourguer des monuments funéraires en cette période d'hyper inflation ou personne n'a d'argent. Et surtout ces moments très poétiques, très beaux et très émouvants de rencontres et de rêves avec Isabelle.
Le roman est très certainement en grande partie autobiographique car ces années-là furent pour Remarque des années de galère. Ce n'est qu'après 1923 et après le temps de ce roman, que l'auteur prend le nom qu'on lui connait, qu'il commencera à avoir du succès puis, devant la menace croissante, devra s'exiler en 1933.
A la fin du roman, Ludwig reviendra en Allemagne juste après la fin de la guerre mais ne retrouvera plus rien de ces années-là, sinon des morts et des ruines.
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le 14 janv. 2021
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