« l’a-synchronicité chaque jour croissante entre l’homme et le monde qu’il a produit, l’écart chaque jour plus grand qui les sépare, nous l’appelons le décalage prométhéen » page 31)


Cet écrit sur les métamorphoses de l’âme face aux révolutions industrielles pose trois questions, visionnaires en 1956, et criantes en 2024 en ces temps d’« analphabétisme postlittéraire »: 

  • Sommes-nous de taille à nous mesurer à la perfection de nos produits technologiques
  • Notre capacité de représentation du monde et par là notre responsabilité, peut-elle se mesurer à nos productions techniques ? 
  • Avons-nous encore la liberté de penser le réel face à la représentation du monde suggérée par l’ingénierie sociale appuyée sur la communication

Gunther Anders (1902 – 1992) pose en 1956 une question : notre âme progresse-t-elle au rythme des modifications des conditions matérielles environnantes ? Et en 2024, je ne puis m’empêcher de penser que la disparition de l’idée, du mot même, est une inquiétante réponse à cette interrogation métaphysique.


Contenu

Le livre présente plusieurs essais. L’introduction (page 15 – 36) et La honte prométhéenne me semblent les plus puissants (p 117 - 242) et adressant directement le monde d’aujourd’hui : l’organisation des apparences par la communication de masse, le fantôme de monde « livré à domicile ». la reconstruction industrielle de la nature et de la nature humaine..Ensuite le propos sur l’énergie nucléaire est plus daté – nous avions peur de la bombe A à l’époque !


Si la lecture est parfois ardue, nous emportant plus ou moins facilement de digressions et répétitions, les éclairs de génie sont si saisissants que l’on finisse par trouver normal de les trouver adaptés à notre monde techno-marchand dopé à l’IA.Lisez ces 200 pages et retrouvez vos interrogations faces à ces logiciels qui en demandent toujours plus aux utilisateurs, esclaves de la machine et du chiffre. 

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pikkendorff
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le 29 juin 2024

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