Dans L'Occupation des sols – un livre d'Echenoz qui ne fait que seize pages, un petit chef-d'oeuvre –, on nous parle d'un père et d'un fils qui ont vu un incendie détruire leur maison. De l'épouse ou de la mère, ils ont perdu toutes les représentations qu'elle avait gardé d'elle-même, sauf celle qu'ils peuvent contempler – une peinture naïve, œuvre d'un artiste du quartier – sur le mur d'un bâtiment qui, lui aussi, ne va pas tarder à disparaître car le quartier va être, de toute urgence, rénové.
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Après avoir lu L'Occupation des sols, j'ai rêvé que j'étais assis sur un banc, en train de contempler la ville en contrebas, et qu'une personne se glissait derrière moi, posait délicatement ses mains sur mes yeux, et demandait : « Devine qui c'est ? »
J'étais incapable de répondre.