Quand vous êtes un enfant, élevé à la campagne, ne faisant pas preuve de grandes capacités physiques ou d'appétences pour le foot ou le vélo et que, de surcroît, vous développez une sévère allergie à la poussière et aux pollens, vous n'avez pas d'autre choix, pour survivre, que de lire et de vous raconter des histoires.
Vous imaginez des mondes, des drames, des aventures et vous voyez des choses là où il ne devrait pas y en avoir (moi, par exemple, j'étais persuadé que si j'appuyais sur les petits carrelages du mur des toilettes de ma grand-mère selon la bonne combinaison, un passage secret allait s'ouvrir).
L'Océan au bout du chemin parle de ça. De la réalité (parfois dure) que peut produire l'imagination d'un enfant et de la nostalgie qui vous submerge le cœur quand vous prenez la peine d'y penser une fois adulte.
Avec le génie de la simplicité, avec son habilité à mêler mythes et poésie, Neil Gaiman m'a offert ici un voyage dans mon temps et réveillé en moi une partie de l'enfant oublié.
Pour me donner, encore une fois, un de mes plus beaux moments de lecteur, je ne pourrai jamais cesser de le remercier.