"Là où d'autres proposent des œuvres je ne prétends pas autre chose que de montrer mon esprit.
La vie est de brûler des questions.
Je ne conçois pas d'oeuvre comme détachée de la vie. Je n'aime pas non plus l'esprit comme détaché de lui-même. Chacune de mes œuvres, chacun des pan de moi-même, chacune des floraisons glacières de mon âme bave sur moi. [...]
Toutes ces pages traînent comme des glaçons dans l'esprit. Qu'on excuse ma liberté absolue. Je me refuse à faire de différence entre aucune des minutes de moi-même. Je ne reconnais pas dans l'esprit de plan.
Il faut en finir avec l'Esprit comme avec la littérature. Je dis que l'Esprit et la vie communiquent à tous les degrés. Je voudrais faire un Livre qui dérange les hommes, qui soit comme une porte ouverte et qui les mènent là où il n'aurait jamais consenti à aller, une porte simplement abouchée avec la réalité.
Et ceci n'est pas plus une préface à un livre, que les poèmes par exemple qui le jalonnent ou le dénombrent de toutes les rages du mal-être.
Ceci n'est qu'un glaçon aussi mal avalé."