Naviguant entre romance, policier, fantastique, moeurs, confréries secrètes et fantômes vengeurs... L'ombre du vent est tout cela à la fois, et plus encore.
Carlos Ruiz Zafon fait du théatre de son histoire une Barcelone fantasmée, riches de recoins obscurs, d'impasses, de demeures imposantes et de boutiques vieillottes, le tout dans un contexte de post seconde guerre mondiale...
L'Ombre du Vent, c'est le parcours initiatique du narrateur, Daniel Sempere, autour duquel gravite moult personnages ciselés, tous riches d'histoires personnelles s’emboîtant dans le récit principal, mystérieux, ballotté d'énigmes en découvertes, secoué mais jamais égaré.
L'ombre du Vent, c'est également les premières montées de sang de la puberté, les sentiments violents qui perturbent, supplantent le jugement, deviennent un cap à eux seuls.
L'histoire ? Passionnante et pourtant accessoire. Le narrateur qui s'est attribué un livre rare se met en quête de son auteur disparu. Le parrallèle entre sa vie et celle de l'écrivain le fascine, l'effraie, l'exalte, le menace... En tout cas, jamais il ne renonce..
La plume de Carloz Ruiz Zafon est juste magnifique. Pas de fioritures inutiles, de phrases inutilement complexes. Juste une belle langue (traduction) servant parfaitement une intrigue riche et prenante. L'auteur fait grandir son personnage, décrit ses émois, ses peurs, ses désirs, ses obsessions, ainsi que le cheminement de sa réflexion...
Un livre d'une très grande poésie, qui se lit pour l'intrigue, se relit pour le verbe.