Arthur Bramhall, professeur à l'Université du Maine est aussi un écrivain discret qui croit tenir, avec son dernier manuscrit, le best-seller qui le révélera. Déjà échaudé par un incendie qui a manqué réduire à néant ses rêves, il enterre l'oeuvre dans la forêt. Mal lui en a pris car c'est un ours, passant par là, qui le déterre et se met dans l'idée de le faire publier à New York.
Véritable chassé-croisé entre l'auteur, désillusionné, qui entame une autarcie salvatrice et l'ours qui découvre l'ascension sociale dans l'édition. Il gravite parmi le gratin mondain, est invité sur les plateaux de télévision et attire les femme comme des mouches. Personne ne semble s'apercevoir qu'il est ours, qu'il ne comprend rien à toutes les conventions, n'arrive pas à mener de débats constructifs... et pourtant la magie opère !
Cette fable tient de la farce qui rue dans les brancards en s'attaquant aux médias et au monde littéraire. le personnage de l'ours est attachant dans sa candeur : il ne veut juste pas être enfermé dans un zoo. Quant à l'écrivain dérobé, il tente juste de rétablir l'authenticité de son travail et cela parait être la plus dure des affaires. A côté, être un ours et publier est on ne peut plus naturel !
L'histoire est très drôle et bien enlevée. Elle n'a pas pris une ride (publiée en 1996 aux États-Unis, c'est seulement en 2014 qu'elle a été traduite et publiée par Cambourakis) et est pleine de ressorts et d'humour. Ne vous privez pas de ce petit ouvrage qui mériterait de faire date !