L'Ultime Secret, ou l'ultime secret de la littérature alimentaire.
Ah, Werber, tu me déçois. Là où l'architecture de tes livres me laissaient émerveilles, là où la narration était délicieuse, là où les personnages étaient géniaux, ici tout parait fade et plat.
On commence ce roman avec un plaisir non dissimulé, on se laisse prendre par une intrigue assez sympathique, mais très vite on se retrouve embourbés dans des dilemmes n'ayant pas lieux d'être, un syndrome de super héros de certains personnages, des suites d'actions incohérentes...
Le scénario s'oriente autour d'un seul concept, qui se compare facilement à la carotte qui fait avancer l'âne, on ne se rattache qu'à ce concept entouré d'arcanes mystérieuses, mystères aux quels l'auteur ne répond de façon inégale. Tantôt il ne livre que quelques maigres indices sur ce mystère si mystérieux, tantôt il dévoile des pans entiers. L'histoire en elle-même n'est guère plus intéressante qu'un polar moyen.
Les personnages perdent tout intérêt aussi, et là où ils l'auraient presque été, B. Werber préfère les faire tomber dans une amourette inintéressante et prévisible. Et encore une fois, on retrouve un schéma classique : le lecteur sait tout d'un personnage "grand méchant superpuissant qui possède tout les pouvoirs de la mort du néant" tandis qu les héros se perdent dans les pièges qu'il leur tend. Le syndrome Big Brother est vraiment un choix de facilité.
Et si encore son don de narration n'était pas lui aussi tomber dans une profonde monotonie, le livre aurait pu être intéressant, mais définitivement, non.