« Les gens n'ont pas tous envie de la même chose. Ce que telle personne considérera comme une vraie histoire ne plaira pas forcément à une autre. »
24 ans et trois tentatives furent nécessaires pour finir ce livre, et aussi une forte dose de curiosité et de pugnacité.
Je dois reconnaitre deux qualités à Iain Banks : il avait quelques bonnes idées et il était capable d'écrire des centaines de pages pour ne rien dire (si j'osais, je dirais qu'il avait le sens du vent; oups, j'ai osé); et deux défauts : il n'était pas très doué pour le développement narratif, et son sens de l'humour était médiocre, ou plus exactement il était simplement facétieux plutôt que vraiment drôle.
« Ce n'est pas du cynisme de ma part […]. Je pense simplement que si l'on accorde une importance démesurée à la discussion, c'est tout simplement qu'on aime s'entendre parler. »
Des cinq romans que j'ai pu lire, celui-ci est sans conteste le pire. Dommage, il y avait matière à faire une très bonne nouvelle car 150 pages suffisent à conter cette cruelle histoire, hélas le délayage atteint ici des proportions épiques.
Banks écrivait d'assez jolies descriptions, mais il ne savait pas s'arrêter. Descriptions interminables et facéties en cascade étaient les deux procédés par lesquels il s'ingéniait à masquer son manque de talent (ou d'intérêt) pour les intrigues. C'est du moins ce qu'il en ressort à la lecture de ses cinq premiers romans.
Et j'allais oublier : les scènes de combat ! Il aurait pu faire fortune en scriptant des scènes de combat pour Hollywood, comme le démontre la fin d'Une forme de guerre (et de nombreux autres passages de l'œuvre). Là-dessus, j'avoue, il était doué. Enfin, si c'est pour écrire des scènes d'action, Banks s'est trompé de media. Il fallait écrire des films.
Il y avait aussi chez Banks ce désagréable besoin de démontrer son intelligence par des constructions narratives retorses. Comme si un roman devait forcément être une énigme destinée à tester les limites de la patience de ses lecteurs (ou était-elle destiné à tester leur intelligence ?, mais c'eut été très arrogant). Comme si le simple fait d'avoir créer la Culture et d'écrire des romans n'étaient pas déjà en soit une preuve suffisante de son intelligence. À la réflexion, cette tendance était sans doute un autre exemple de son humour si particulier.
Mais je me laisse entrainer… Bref, du début à la fin, ce roman m'a torturé par l'ennui qu'il diffuse chapitre après chapitre. D'autant que je ne suis pas fan d'histoires avec une révélation finale. Je trouve que c'est un procédé très artificiel beaucoup moins malin qu'on ne veut nous le faire croire, surtout après une longue succession de chapitres d'une telle platitude.