Critique de L'Utilitarisme par TitouanJUL
Tu te la pètes trop Mill vraiment mais tais toi tu sais pas tenir un argument t'es insupportable arrête d'écrire des livres.
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le 27 sept. 2022
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préambule : j'aimerais m'efforcer de contextualiser ma critique quand bien même l'on pourrait s'en foutre, mais ça permet de dissiper les possibles malentendus et objections qui pourraient m'être fait.
J'avoue ne pas être, et n'avoir jamais été, de sensibilité libérale, que ce soit le libertarianisme, le minarchisme, le libéral conservatisme… Avec le contexte politique actuel en France (2024 : tensions politiques insolvables et explosion de la dette française) il m'est pas étonnant que la doctrine anti Etat gagne du terrain. Les quelque libéraux avec qui j'ai pu échanger m'ont paru impertinents, imprécis, délus,… qu'importe ? Autant aller se renseigner de la manière la plus rigoureuse possible. J'ai moi même été tour à tour : droitard type Zemmour/Le Pen, partisan de l'UPR par fascination pour Asselineau, confus…
Je me dois de préciser plusieurs choses : j'ai personnellement un bagage non négligeable en philosophie classique, en maths, en histoire… Je ne peux m'empêcher de juger Mill comme de juger n'importe qui d'autre au diapason des auteurs que je connais et qui ont écrit sur les mêmes sujets. C'est à dire qu'à défaut de porter un intérêt outre mesure sur le style de l'auteur, la solidité, l'originalité, la rigueur et la pertinence des arguments m'intéresse plus que tout quitte à ce que le style ne suive pas. Je ne crois pas que les grandes idées flottent et sont toutes défendables : on fait constamment des progrès en Histoire, en Psychologie, en Sociologie et petit à petit on affine, met à jour ses convictions. Et si un penseur se met en porte à faux de ces domaines de recherche : pas de problème mais j'ai besoin d'explication.
Ami libéral : tu pourras te rassurer en disant que je suis de mauvaise foi.
Ce texte m'intéressait pour une raison très simple : j'ai à coeur d'examiner les ressorts philosophiques des partisans du libéralisme économique. Ressorts qui, quand on cherche un peu, sont indentifés sans trop de difficultés malgré les nuances qui peuvent exister entre les dits partisans du libéralisme économique (et je ne crois pas mentir en disant que John Stuart Mill en a été un solide défenseur) je crois relever pèle mêle : Utilitarisme, Positivisme, anti Déterminisme…
Je lis, en cherchant, que ce court texte aurait été destiné à un public large. Qu'importe ? Je veux voir les arguments. Naïvement, je me dis que le texte est court parce que l'auteur voulait parler, de manière assumée, que d'une partie spécifique du sujet qu'il juge pertinent d'ailleurs.
Exemple tout simple : De la servitude Volontaire d'Etienne de La Boétie : l'auteur parle d'une forme spécifique de servitude et engage une discussion à ce propos, sans prétention autre. Ça ne me gêne pas d'ailleurs puis on se dit que croiser ce texte avec d'autres plus complets est d'un meilleur intérêt.
La réalité est tout autre : Mill se veut écrire un ouvrage de philosophie morale, catégorie de la philosophie qui engage à son tour une quantité énorme de thèmes et notions à aborder. J'insiste là dessus : la philosophie morale a vu émerger des écrits et doctrines relativement complexes, au point où les ignorer dans un ouvrage de philosophie morale est, je le crois, délu.
Mill se veut la régler, cette question morale. Pour preuve : le ton très préremptoire dès les premiers mots de la partie II (la partie I est une introduction, laquelle je n'ai pas grand chose à dire) mêlé au zèle d'aborder une grande quantité de sujets, plus ou moins généraux, relatifs à la philosophie morale.
Mais,
C'est là que le bas blesse : avec quels arguments ? Si l'on resiste à se laisser endormir par son style d'écriture plus que correct, Mill reste dans le très vague, en parlant de manière très général, étalant ses vérités auto suffisantes. Et le ton préremptoire n'aide pas. En faisant le bilan je vois un peu de Locke/Kant mal vulgarisé par ci, du semi-Spinoza par là, puis un peu d'Auguste Comte, le tout pour servir le propos d'un auteur qui nous répète ad nauseam que maximiser l'Utilitarisme c'est bien.
Par ailleurs, Mill ne lésine pas sur son recours aux grand "sentiments humains" pour développer son propos… Ce qui me pose problème, c'est que c'est quoi le sentiment ? Spinoza se veut très précis dans son Ethique et tant mieux : on a largement de quoi approuver ou désapprouver puisque le propos est clair et rigoureux. Par contre concernant Mill non, honnêteté intellectuelle oblige : ce texte se veut dans la lignée de la pensée de Bentham.
Ce qui m'amène à une conclusion toute simple : ce texte est quasiment sans intérêt et mieux vaut, pour tout le monde, de lire directement Bentham.
PS : pour ce qui est du "Mais c'est quand même une bonne introduction à l'Utilitarisme de Bentham" je dois dire que, si ça ne tient qu'à moi, je conseillerai à n'importe qui d'aller directement lire Bentham plutôt que ce texte. Je pense presque que regarder une vidéo sur l'Utilitarisme de Bentham est plus utile que lire ce truc, désolé.
Créée
le 26 janv. 2025
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