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Du très bon Murakami, qui ne nous laisse pas tout à fait la même personne après avoir terminé la lecture. En refermant le livre, je me suis laissée envahir par un profond sentiment de mélancolie, qui transpirait déjà à chaque chapitre, et me prenait de façon latente page après page. Je me suis laissée embarquer dans cette histoire qui n'en est presque pas une, celle de Watanabe, revenant sur ses souvenirs de jeunesse.
Dans les années 1960, entre ses 17 et 20 ans, il retrace la façon dont le jeune homme qu'il était fut pris dans les filets d'amours et d'amitiés que la mort a rendu éphémères. Les personnages, entre spectres et figures riches et incarnées, illustrent tous une vision de la solitude et de l'incapacité à s'adapter au monde extérieur, thème cher à l'auteur. le narrateur, dont on ne connait pratiquement rien si ce n'est les tréfonds de sa psyché, m'a fortement rappelé Tengo, le héros de la trilogie de Murakami « 1Q84″, qui semble être le seul à avoir trouvé son équilibre entre les réalités de la vie et son univers intérieur.
Contrairement à cette splendide trilogie, « La Ballade de l'impossible » est bien ancrée dans la réalité. Nul chat qui parle ou seconde lune n'apparait dans ce roman. Pourtant l'intensité des émotions vécues par les personnages donne un sentiment de profondeur et de transcendance, qui amène lui-même une impression d'extra-ordinaire dans ce récit tangible et sans aucune chimère.
Une sorte de voyage immobile dans l'âme de jeunes adultes confrontés à des poids trop lourds à porter pour leur personnalité encore fragile et naissante. Un roman qui explore l'idéal d'absolu de l'adolescence et la douloureuse confrontation à la réalité qui conduit au passage vers la vie d'adulte.
A noter que ce livre a été adapté au cinéma en 2011 par Tran Anh Hung (film japonais). J'attendais d'avoir terminé le livre pour pouvoir le regarder, ce qui sera sans doute chose faite d'ici quelques heures :-)
Isla
8
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le 25 mars 2013

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