Critique de La belle de Casa par Mediatheque33113
Premier.ère lecteur.rice : Un plongeon dans un tourbillon de vent, passions et magouilles. Note 7.
le 11 juil. 2020
Cette fois, In Koli Jean Bofane s'est quelque peu éloigné de son pays natal, la République démocratique du Congo. Après Mathématiques congolaises et Congo Inc, suprêmes délices littéraires, La belle de Casa se déroule, comme son titre l'indique, dans la ville marocaine et plus précisément dans ses quartiers populaires. Ce déplacement géographique n'est que minime en définitive tant Bofane poursuit sa description d'une Afrique débarrassée de nombre de clichés et de tabous. L'auteur garde sa pertinence et son regard perçant et subtil sur un microcosme particulier composé d'une bande de personnages bigarrés au sein d'un roman quasi choral même si dominé par la figure d'Ichrak, la belle de Casa, aux yeux, et au corps, de velours. Au début du livre, elle vient tout juste d'être assassinée. Mais avec de nombreux retours en arrière et de changements de perspective, aux basques des différents protagonistes, Bofane orchestre non pas un récit policier mais une comédie sociale chamarrée et composite où l'on retrouve des maux africains, corruption et distribution inégale des richesses, entre autres, mais aussi intégration des migrants subsahariens qui n'ont pas poursuivi leur périple jusqu'en Europe. Si le tableau n'est pas totalement désespérant, c'est parce qu'on ressent dans le livre une énergie constante, y compris de la part de ceux qui sont les plus démunis, et la bienveillance habituelle du romancier pour ses personnages. Moins burlesque et trépidant que les livres précédents de Bofane, La belle de Casa demeure un ouvrage plus que recommandable, par son style, émaillé d'expressions africaines savoureuses, et par la qualité de sa narration.
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le 5 sept. 2018
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