La vie de Sara n'est rythmée que par la lecture et son travail dans une librairie. Lorsque cette dernière ferme ses portes, la jeune suédoise décide de s'offrir la première grande aventure de sa vie. Elle se rend dans l'Iowa, chez Amy, une américaine de soixante-cinq ans avec qui elle entretient, depuis deux ans, une relation épistolaire riche et sincère, débutée grâce à leur passion commune des livres. A son arrivée à Broken Wheel, bourgade sinistrée qui se meurt, elle découvre avec stupeur et désappointement qu'Amy vient de mourir. Prise en charge par une poignée d'habitants, Sara décide d'ouvrir une librairie avec les livres de son amie. Ce projet extravagant, hommage à la défunte, va s'avérer salvateur à la fois pour Sara mais aussi pour toute la ville.
Ce livre est un puits d'amour fourré à l'amitié : amour compliqué, façon « Je t'aime, moi non plus » de Sara et Tom ; amour sulfureux entre Caroline et Josh ; amour filial destructeur de Georges pour sa belle-fille Sophy ; amour réciproque entre Sara et les Broken Wheeliens; amitié depuis l'enfance entre Claire, Tom et Andy...
Bien sûr, si vous ne croyez pas aux contes de fées, vous aurez peut-être quelque difficulté à digérer ce gâteau délicieux mais trop sucré. Personnellement, j'ai eu du mal à avaler la bouchée de la scène entre Sara et Tom sur le canapé. Comment est-il possible de croire qu'un beau mec musclé, en pleine force de l'âge, célibataire de surcroît, couché sur une femme qu'il est en train d'embrasser fougueusement et dont il est amoureux, se refuse à avoir une relation sexuelle avec elle sous prétexte qu' « une amourette de vacances ne l'intéresse pas » ? J'ai également failli m'étouffer avec la crème des happy ends de l'épilogue !
Mais il faut quand même avouer que nous avons affaire à de la bonne pâtisserie maison avec des ingrédients et une recette de qualité. La pâtissière, en l'occurrence Katarina Bivald, pour un premier roman, s'en sort bien. Sous un glaçage un peu mièvre, le gâteau, je voulais écrire le livre, a le mérite, outre le fait de nous distraire, de poser des questions essentielles pour les boulimiques de livres : « Lisons-nous pour oublier la médiocrité de notre existence et vivre des aventures palpitantes grâce aux livres ? » et « Devons-nous privilégier la fréquentation des livres ou celle des vrais gens ? ». Cerise sur le gâteau, de multiples références d’auteurs et d’ouvrages, qui sont autant de suggestions de lectures, parsèment ce livre jubilatoire aux personnages attachants et humains.
Certes, j'ai filé la métaphore culinaire tout le long de cet avis, je pourrais donc conclure par « A consommer sans modération ».Ce sont pourtant deux phrases, tirées du livre lui-même, qui m'en semblent être le meilleur des résumés : « Des histoires légères et sympathiques avec fin heureuse garantie afin de laisser le cerveau au repos », « Fins heureuses et autre mondes possibles ».
Bon appétit !