J’ai découvert La bibliothèque des petits miracles par hasard dans les rayons de ma librairie de quartier. La couverture m’a immédiatement attirée. Un chat caché derrière une pile de livres, le titre attirant et mystérieux… Je l’ai trouvé suffisamment attirante pour jeter un coup d’œil sur la quatrième de couverture. On y parlait de livres, de bibliothèques, de rencontres diverses… Tout cela ne m’a pas fait hésiter longtemps. Il fallait que j’en apprenne davantage sur « tout ce petit monde [qui] gravite autour de la bibliothèque du village, leur refuge et leur paradis. »
L’histoire nous plonge dans le quotidien de la bibliothèque de Chalcot. Elle accueille des visiteurs divers et variés. On découvre chacun à travers le regard de June, employée des lieux. D’une nature très discrète, elle perçoit cet endroit comme son petit cocon dans lequel elle se sent bien. Mais un danger guette… Pour des raisons budgétaires, la bibliothèque est menacée de fermeture… Comment le village va-t-il pouvoir sauver cet havre de culture, de rencontres et de vie ?
J’ai pris énormément de plaisir dans cette bibliothèque au côté de la timide June. Ses échanges avec les différents usagers étaient plaisants et agréables. Un vieil homme utilisant l’ordinateur mis à disposition, une étudiante venant travailler ses cours, une lectrice en train de râler sur la qualité médiocre de son dernier bouquin, une mère de famille cherchant de nouvelles recettes de pâtisserie, un enfant en quête de nouvelles aventures à lire… Tout ce petit monde apporte son écot à l’identité de ce lieu qu’on imagine chaleureux et réconfortant…
June est une anti-héroïne poussée à l’extrême. D’une timidité maladive, elle est au bord de l’asociabilité. Elle ne semble en sécurité que dans deux endroits : chez elle et dans la bibliothèque. Prendre la parole en public l’angoisse au plus haut point. Même animer un atelier de comptine avec des enfants est au-dessus de ses forces. La voir évoluer et se faire violence quand la bibliothèque est menacée est touchant. L’empathie à son égard est immédiate et je me suis passionné pour son combat à l’issue improbable. Découvrir le papillon sortir de son cocon s’avère un moment captivant.
Malgré sa volonté de discrétion, June est amenée à croiser un certain nombre de personnes de manière régulière. Il y a Stanley, un retraité au grand cœur qui a un comportement paternel et affectueux à l’égard de l’assistante bibliothécaire. À l’opposé, on trouve Madame Bransworth qui passe son temps à critique chacun des livres qu’elle emprunte. Linda, une amie de sa mère, veille sur June comme si c’était sa fille et l’encourage à quitter sa zone de confort. Quant à Alex, une connaissance de jeunesse, son retour au pays va chambouler la jeune femme.
Les enjeux du scénario sont clairs et son héroïne est rapidement présentée. Cela permet une entrée aisée dans l’intrigue qui est joliment menée. Le dénouement est difficile à prévoir. En effet, malgré l’attachement immédiat aux protagonistes et la beauté de leurs quêtes, une issue favorable est loin d’être garantie. Je me suis laissé porté par ce combat de David contre Goliath. Parallèlement, c’est un plaisir de découvrir la petite chenille qu’est June devenir un joli papillon à travers ce combat.
Pour conclure, La bibliothèque des petits miracles propose un beau moment de lecture. Cette lutte pour préserver ce lieu de sociabilité et de culture est passionnante. Les personnes qui mènent cette quête sont attachantes. Le style de l’auteur permet une lecture immersive, agréable et fluide. Je conseille donc vivement de pousser la porte de cette bibliothèque des petits miracles. Elle vous offrira un voyage captivant qui fait du bien…