Ce livre de Frank Harris offre une vision nouvelle de l’immigration états-unienne du début du XIXe siècle, brut, sale, crasse.
L’histoire contée par Frank Harris est celle de l’origine du 1er mai, fête du travail fêtée universellement en lien avec les luttes ouvrières étrangères et particulièrement meurtrières qui eurent lieu à New-York, à Chicago surtout. Ces évènements sont notamment connus sous le nom du Massacre de Haymarket. Le narrateur explique son émigration de sa Bavière natale envers le pays de l’Oncle Sam et du rêve de réussite, semblable à cette fameuse théorie de l’herbe plus verte ailleurs que chez soi.
Ainsi, ce regard neuf permet de faire écho à l’actualité et donne à penser à une prise de recul sur l’impact qu’ont les politiques économiques actuelles dans le monde.
De fait, au sein des circuits économiques insérées à la mondialisation toujours plus poussée, nous assistons à une certaine continuité de ces revendications légitimes à un salaire décent, des conditions d’égales à égales entre les locaux et les nouveaux arrivants.
Le propos est impacté par une rhétorique prolétaire, une écriture simple mais dont le sujet dépasse réellement son intérêt. De plus, le propos suit fidèlement les actions de ce massacre.
Un sujet contemporain qui respire la poudre à l’heure de la montée des différents nationalismes dans le monde.
En outre, un sujet qui respire une continuité par les inégalités, les violences policières
Le monde est-il condamné à n’être qu’un éternel recommencent dont seuls les causes semblent interchangées.

Une note particulière mérite d’être adressé à la couverture dudit roman par le photographe sociologue Lewis Wickes Hine qui témoigne d’un jeune enfant âgé de 14 ans et qui œuvre pour 70p par jour à travailler dans une usine de sirop d’érable. Enfin, ce sociologue photographe a œuvré tout du long de sa carrière auprès des plus démunis d’abord par des photographies envers les immigrés à Ellis Island puis pour les droits des enfants face au travail et a produit des photographies pendant plus de 10 ans.

McGregor42
8
Écrit par

Créée

le 3 oct. 2020

Critique lue 97 fois

1 j'aime

Critique lue 97 fois

1

D'autres avis sur La Bombe

La Bombe
McGregor42
8

Une bombe à retardement

Ce livre de Frank Harris offre une vision nouvelle de l’immigration états-unienne du début du XIXe siècle, brut, sale, crasse. L’histoire contée par Frank Harris est celle de l’origine du 1er mai,...

le 3 oct. 2020

1 j'aime

La Bombe
zardoz6704
7

Sweet home Chicago.

Curieux ouvrage que ce roman, qui fait référence de manière très précise au Chicago des années 1880 et plus particulièrement à l'attentat de Haymarket, au cours duquel une bombe fut lancée sur la...

le 17 juin 2024

Du même critique

Anelka : l'incompris
McGregor42
4

Le téléspectateur est-il pris pour un con ?

Ce documentaire fleuve sur Nicolas Anelka nous amène à retracer sa carrière et à livrer sa vérité. Ce reportage sert donc de support à sa biographie officielle et mène au caractère partial dudit...

le 12 août 2020

4 j'aime

1

Les Incasables
McGregor42
8

Un conte didactique philosophique

Le livre de Rachid Zerrouki alias Rachid l'instit est un cas d’école afin de trouver de la motivation quant aux aspirants enseignants. En effet, pour ceux qui tentent le CAPES ou celui du premier...

le 16 sept. 2020

2 j'aime