Un peu comme notre Angélique, Marion, l’héroïne de Brussolo, n'a jamais de chance : après le convoi maudit de Pèlerins des Ténèbres, la voilà balancée dans un monastère (où tout le monde l'a déteste, forcément) puis enlevée par des vikings, persuadés que son don de sculpteuse relève de la magie.
Pas de doute, c'est toujours aussi divertissant et improbable (il se passe toujours quelque chose et la pauvre Marion en chie grave), mais aussi bien plus brinquebalant que le premier opus. La structure est sensiblement la même, et malgré le nombre de péripéties, les ficelles de Brussolo s'usent vite (grosso modo, on annonce les pires horreurs à Marion, elle s'en sort, puis rebelotte, etc). Les petits soubresauts érotiques virent au grotesque (Brussolo devient très niais lorsqu'il s'agit de décrire les désirs et fantasmes de la petite Marion), les personnages perdent de leur intérêt (des vikings grommelant dans un coin), le récit s'étire...Brussolo traîne la patte.
Mais le gros, gros, soucis, c'est que le personnage de Marion n'évolue pas, ou si peu : la fin laisse certes le champ libre à un troisième opus, mais Brussolo s'en fout. Sa Marion, il en avait un peu marre, et ça se sent.
Par un hasard étrange, La princesse noire ressemble presque à une suite non assumée. Nous verrons bien ça...