Un livre froid et sec qui, par esplièglerie gratouillle là où notre société a mal alors, oui, cette manie d'apporter à ses descriptions des précisions inutilement extraites de wikipédia et ses provocations un peu faciles, est lassante mais ne boudons pas notre plaisir, de celle qu'on ressent, un peu gêné, quand un enfant dit à une femme obèse qu'elle est grosse. Houellebecq fait finalement la même chose mais avec un indéniable talent car il tape souvent juste. La société, le monde de l'art, tous ceux qu'il fustige en ne faisant finalement que les décrire de façon abrupte et avec un délicieux sens de la formule, s'en remettront néanmoins car Michel reste, comme il se décrit lui-même un "bichon impuissant". Cela dit, certains passages du livre, notamment sur le processus de création artistique ou sur la nostalgie qui se dégagent de certains lieux de sa vie passée sont très beaux et m'ont bouleversé. Donc voilà, un livre inégal, cynique, attachant, bon dans l'ensemble.