Ce petit livre sorti quelques mois avant la pandémie de Covid-19 explique comment l'hôpital publique a été affaibli par des réformes néolibérales depuis plus de trente ans. La diminution du nombre de lit est bien sûr la mesure qui impressionne le plus, par son ampleur (64 000 lits supprimés entre 2003 et 2016 mal compensés par 26 000 lits de court séjour créés), et par son évident impact négatif sur la capacité à gérer l'afflux de patients dû à la pandémie (ce point n'étant évidemment pas mentionné dans le livre, qui est antérieur). Baisse des coûts, efficience, tout a été fait pour reporter la responsabilité des problème de l'hôpital non sur le manque de moyen mais sur l'organisation du travail, en mettant de plus en plus la pression sur les travailleuses et les travailleurs de la santé.
Les auteurs posent un diagnostique sévère et sans doute mérité, mais le bilan qu'ils dressent reste pourtant tout a fait mesuré et les bons côtés de certains éléments des réformes, quand ils existent, sont aussi mentionnés, mais ont plus souvent des effets ambigus que nettement positif (comme la compensation des journées de 12 heures par plus de jours de repos).
Distribué gratuitement en format numérique pendant le premier confinement, ce livre était, et est toujours, indispensable à la compréhension des politiques de santés de ces dernières décennies et donne a posteriori des clés de compréhensions sur la gestion de la pandémie de Covid-19.