Difficile de parler de La Caverne des idées, comme de tous les romans de Somoza. Si je conseille grandement ses œuvres, elles ne sont pas aussi faciles à lire qu’un Club des cinq ! La Caverne des idées embarque le lecteur au cœur de la Grèce antique. Un jeune éphèbe est retrouvé mort, dévoré par des loups. Son mentor n’y croit pas. Il fait appel à un déchiffreur d’énigmes, Héraclès Pontor, à l’allure, aux procédés — et aux initiales — similaires à notre bon vieux Hercule Poirot ! Commence alors une enquête policière dans les rues d’Athènes.
C’est là que ça se corse. José-Carlos Somoza ne pouvait pas nous livrer un simple thriller. Le lecteur comprend très vite que les notes de bas de page, qui vont parfois jusqu’à phagocyter le texte, racontent une autre histoire : un traducteur est en train de travailler sur le texte de La Caverne des idées, et l’annote au fur et à mesure. Ce qu’il recherche ? Un sens philosophique caché entre les lignes, qui pourrait révolutionner la philosophie : la preuve qu’une idée peut vivre indépendamment des hommes, et que la fiction apporte plus de réponses que la philosophie. Déjà largué ? Somoza pousse le vice jusqu’à inventer une figure de style, l’eidesis, sorte de métaphore qui chamboule complètement l’intrigue principale (celle de l’éphèbe mort, vous suivez ?), jusqu’à l’absurde.
José-Carlos Somoza est un auteur que j’adore pour une raison majeure : avec de simples mots couchés sur du papier, il parvient à nous mener par le bout du nez.
Ma critique complète sur Aux bons mots : https://auxbonsmots.wordpress.com/2017/10/06/petits-meurtres-metaphysiques/