Dans ce dernier récit de ses mémoires, Simone de Beauvoir relate les dernières années de Sartre. Elle assiste impuissante à son déclin physique, sa baisse d'activités générales, malgré le plaisir qu'il continue à prendre dans ses engagements, prises de positions et conférences. Elle l'accompagne tant bien que mal, en lui minimisant l'évolution de son état, qui ne l'empêche pas de beaucoup boire, fumer et de continuer à vouloir séduire de jeunes femmes. La presse commence à se rendre compte de quelque chose et commence à inspecter.
Ce récit court est retracé, comme à l'habitude de l'auteure, d'un style sec, qui prend ici des allures quasi-cliniques, dans tous les sens du termes ; cela ne l'empêche pas toutefois de faire état de son désarroi, par des formules laconiques, récurrentes chez elles, voire lapidaires, mais au moins les choses restent-elles claires. Cet hommage, distancié pour mieux en rendre compte, reste sensible, d'autant que la philosophe n'a pas cru bon filer ses mémoires au-delà de la disparition de son célèbre compagnon, qui ponctue cette série d'écrits. Il paraît donc important à plusieurs titres.