Le grand auteur autrichien, dans ce recueil de textes, nous expose, principalement, des pensées précises et particulières. Celui-ci est le témoignage de son respect pour certains de ses confrères et amis de de plume que sont Léon Bazalgette ou Romain Rolland par exemple. Il y a aussi le ressenti de certains événements de son époque, L'affaire Philippe Daudet, ou bien encore son admiration pour les grandes figures artistiques que sont Honoré de Balzac, Paul Verlaine ou encore François-René de Chateaubriand. 


Ce sont des pages singulières qu'on publié les éditions Robert Laffont dans ses assemblages écrits qui portent le nom de "La chambre aux secrets". En ses phrases se dénotent des aperçus de la culture phénoménale que possédait le regretté Stefan Zweig, l'universaliste, abattu par l'ignorance et la stupidité humaine. Ce que j'ai pu comprendre à la lecture des ses pages c'est que l'être se doit tendre vers plus grand que lui. L'homme, tout comme la femme, à lui (elle) seul(e) peut montrer l'exemple en combattant pour un idéal qui, en plus d'élever vers les hauteurs célestes, peu inspirer des centaines voire des milliers de personnes. Unique est donc le contenue de ce bouquin qui peut faire office de carnet spirituelle pour l'auteur. Avoir regroupé tout cela dans un volume était une excellente idée de plus cela plaira sans doute aux esprits réfléchis, aux explorateurs curieux de savoir ce que renferme ses lignes trop longtemps méconnues. 


Toute les influences de l'écrivain sont perceptibles et la force qui l'a poussé à écrire sont ses quelques figures qu'il a rencontré et qui l'ont marqué à jamais, comme celle du robuste Jean Jaurès qui était un diapason, un rempart contre la bêtise ayant tenté, en vain, de calmer les passions pulsionnels insufflé par les lames de la haine. 


Monsieur Zweig qui toute sa vie s'est cherché à travers des idées couchées sur papier, en avait des maîtres dans son domaine de travail, des exemples que son inspiration et son cœur ont choisi. Cependant, et nous l'apprenons dans la préface; le littérateur avait le regret de se constater plus rédacteur que romancier, c'est pourquoi les projets qui le poussait à produire sont la production imaginative des créateurs, de ses semblables. Nombre de biographies et d'articles représentent en effet les piliers de son palmarès artistique même si le viennois a connu le succès romanesque. Notamment avec "Amok ou le Fou de Malaisie" ou encore "Le Joueur d'Échecs". 
 
Au-delà de leurs intérêts journalistiques, ses écrits auront pour avantage de guider le lecteur passionné à développer son propre avis. De surcroît, celui-ci connaîtra l'intimité artistique du nouvelliste qui, durant ses soixante années d'existence, ne s'est pas arrêté de publier dans les journaux. Parler des autres a toujours été son point fort et la qualité documentaire de ses biographies en sont les témoins éternels.


L'ordre des textes est fluide en empruntant une continuité plutôt logique d'autant que la dernière, en plus d'être crue, reflète la désillusion de l'artiste lors de cette sombre année de mille neuf cent trente six, période où la chancellerie allemande était symbolisée par le chef de la NSDAP, Adolf Hitler.


Dans l'expression des ultimes feuillets, la mise en garde du littérateur est sincère. L'Europe, en effet, réitère les mêmes erreurs qui ont coûté à l'humanité la perte de dix millions d'âmes de mille neuf-cent quatorze à mille deux-cent dix huit. Accorder du crédit et du pouvoir aux mouvements extrémistes et fascistes ne peut tout simplement pas apporter de prospérité. Une mouvance basée sur la colère et le rejet de l'autre finit tôt ou tard par s'auto-annihiler. À l'autre bout du monde, au Brésil, l'exilé assiste en observateur impuissant à la nouvelle et inconsciente crépitation de la morale collective. L'invasion de la Pologne par le troisième Reich, le premier septembre mille neuf-cent trente neuf, étant le symbole de la déflagration. Cette nouvelle tragédie a réduit à néant, au cinquantenaire sensible, toute raison de vivre. Lui qui ne s'est battu pour autre chose que cette civilisation mondiale au potentiel illimité...


La bataille fut vaine et en même temps que le monde s'engouffrait dans une obscurité sans fond, le labeur du poète, lui, n'avait servi à rien si ce n'est à noircir des bouts de papier faiblement considéré. C'est dans un trop plein de malheur donc, aggravé par la maladie de sa femme Lotte, que le créateur de "La Confusion des sentiments" à décidé d'éteindre sa propre lumière intérieure, étouffée par le noir foulard de la dépression, qui le poussa à rejoindre un monde moins effroyable que celui dans lequel il avait essayé de vivre. 

Tarek437
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le 2 mars 2022

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