Petit bouquin sur les malheurs de l'enfance chahutée qui prend rapidement un twist bien vachard quand le pauvre héros, victimisé à cause d'une malheureuse cicatrice sur la lèvre par ses petits camarades bien cruels, se découvre soudain voleur et menteur et manipulateur, s'exposant à une opprobre bien plus difficile à gérer...
Bruce Lowery fait ici un portrait d'enfance complètement glauque et qui prend à revers les récits traditionnels de la victimisation. Son anti-héros souffre en effet d’injustice, avant de lui-même imposer l'injustice à son meilleur ami et d'en subir les répercussions.
J'ai bien aimé ce livre très court et assez glaçant, le genre de truc qui se lit je crois quand on est jeune et qui doit vous traumatiser son petit petit lecteur. Le récit, vu entièrement du point de vu du petit voleur, vous ramone les sentiments sans vous ménager, vous faisant passer de la compassion à l'indignation puis à la pitié. Le petit héros est pris dans un tel engrenage de mensonges et de culpabilité qu'il est difficile de trop lui en vouloir.
Une bonne description de la honte dans ce petit héros qui se désespère de ne pas trouver de réconfort ni chez sa famille (qu'il trompe sans relâche), ni chez son Dieu de miséricorde (qui non seulement reste sourd à ses malheurs et mais semble lui asséner coup sur coup) ni même chez les rares personnages qui pourraient lui pardonner.
Un bouquin sombre, qui commence mal et se passe mal, et ne laisse guère de répit. C'est pourtant une lecture facile (écrit en français impeccable par son auteur américain), avec un point de vue original et garanti sans sucre ajouté. A lire, guys et guysettes!