La Citadelle des ombres 1 - L'Assassin royal, intégrale 1 par TiggerLilly

La Citadelle des Ombres, cycle mieux connu sous le nom de L'assassin royal, est publié en intégrales chez Pygmalion. A ma connaissance, il n'a pas été publié en intégral en poche ou en semi-poche (ce qui est bien est dommage, mais peut-être que ça viendra). En découpé, la série complète se compose de 13 volumes. Série qui est en fait deux trilogies, dont la seconde se passe après un autre cycle de Robin Hobb, Les aventuriers de la mer. La première trilogie représente 2 tomes en intégral chez Pygmalion, 6 en poche chez J'ai Lu. Tout va bien, vous suivez toujours ?


Ce dont je vais vous parler ici représente les deux premiers tomes de la trilogie, soit le premier volume de l'intégrale, soit les trois premiers après découpage : L'apprenti assassin, L'assassin du roi et La nef du crépuscule.


Fitz, bâtard du fils aîné du roi, grandit à la cour, élevé par le maître d'écurie du château. Le roi lui propose de devenir assassin et espion pour son compte. Pendant ce temps, les Pirates Rouges attaquent sans relâche les côtes du Royaume des Six-Duchés.


L'intrigue est longue à se mettre en place. C'est la vie de Fitz le bâtard (ce qui est un pléonasme que que "fitz" est le bâtard d'un prince en anglais) depuis son arrivée au château vers 6 ans, jusqu'à son arrivée à l'âge adulte qui nous sera contée ici. Je n'ai jamais été gênée par les histoires lentes. Que du contraire. On a le temps de s'imprégner de l'univers créé par Robin Hobb, qui est riche et bien construit, quoi que assez conventionnel : le coup de l'orphelin voué à une destinée extraordinaire, on me l'a déjà fait. Plusieurs fois même.


On a également le temps de s'imprégner des personnages et de voir évoluer leur relation avec Fitz. A noter que l'intrigue est écrite à la première personne, Fitz étant le narrateur. Je n'y ai pas vu d'intérêt particulier. En effet, il semble raconter son histoire dans l'après-coup mais la narration reste trop neutre je trouve. Rédiger le récit à la troisième personne en se basant uniquement sur son point de vue serait revenu exactement au même. C'est un détail mais il est dommage que l'auteur n'ait pas davantage exploité les possibilités d'une narration à la première personne.


[Légers spoilers ci-dessous ; même s'ils ne dévoilent rien de l'histoire en tant que telle, cela peut nuire à la découverte du monde imaginé par Robin Hobb]
Dans cet univers médiéval fantastique classique, les éléments de fantasy restent rares : point de créatures mythologiques ici, ni d'épées magiques à chaque détour de page. Outre le monde imaginaire où se déroulent les évènements, on peut compter trois éléments "fantasystes", qui sont au cœur de l'intrigue :
- le Vif : don qui permet de communiquer avec les animaux. Il est mal considéré et il fût même un temps où on brûlait les gens qui le possédaient. Notre héros le possède mais le met en sourdine pendant de nombreuses années après avoir été vertement tancé par Burrich, le maître d'écurie. Sa rencontre avec le loup Œil-de-Nuit ne ne le lui permettra plus. Il continue cependant à le cacher autant que possible.
- la forgisation : tire son nom de la ville de Forge où le phénomène est apparu pour la première fois. Il s'agit d'une malédiction perpétrée par les Pirates Rouges aux prisonniers qui sont ensuite relâchés ... dépourvus d'humanité : ils sont comme des zombies, sans émotions, égoïstes, vivant pour se nourrir et n’hésitant de ce fait pas tuer et manger leurs proches. On ne sait pas comment les Pirates les "transforment". J'imagine que cela sera expliqué dans les suite des évènements.
- l'Art : c'est en quelque sorte le don de télépathie. Celui qui le possède et a appris à s'en servir peut communiquer à distance avec les autres Artiseurs, voire contrôler les esprits. Ce sont les personnes de sang royal qui y montrent des prédispositions (d'où le nom de Loinvoyant pour la famille royale des Six-Duchés). Fitz l'a également, le don n'étant pas totalement sans lien avec le Vif, mais il a été abîmé par le maître artiseur Galen.


Si le lien entre l'Art et le Vif (qui n'est en fait qu'une forme honteuse de l'Art, tournée vers les animaux et beaucoup plus basé sur l'instinct puisqu'il ne demande pas d'apprentissage particulier) est évident, je suis convaincue que la forgisation y est liée aussi, d'une façon ou d'une autre.


Sans être du même niveau de complexité et de réalisme que Le Trône de Fer (avec lequel la comparaison est quasi inévitable tant les points communs entre les deux cycles sont nombreux), ni sans être aussi violent, La Citadelle des Ombres ravira les amateurs de cycles de fantasy de qualité.


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TiggerLilly
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le 14 déc. 2014

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