La Citadelle du chaos fait partie des "Défis Fantastiques", la plus connue des nombreuses collections des "Livres Dont Vous Êtes Le Héros". On y incarne le meilleur élève de l'enchanteur de Yore, et le roi Salomon nous confie une mission périlleuse : tuer Balthus le Terrible avant que ce dernier ne conquiert le monde à la tête de sa terrible armée.
Deux dés, un crayon et une gomme suffisent pour jouer. La création de notre avatar est très rapide. On jette les dés pour déterminer quelques caractéristiques qui serviront essentiellement dans les combats, mais le plus important est de bien choisir ses sorts : Force, lévitation, illusion, feu, protection, télépathie... Les effets sont variés et auront une grande influence sur le déroulement de l'histoire.
Trouver Balthus le Terrible ne sera pas facile car la Citadelle du chaos est un vrai labyrinthe. Les salles, rencontres et pièges sont nombreux et variés. À mes yeux, cette richesse est également sa plus grande faiblesse. En effet, j'ai eu l'impression de me balader dans un donjon généré aléatoirement. Il n'y a aucun lien cohérent entre les différentes pièces.
Si ce côté fourre-tout m'a pas mal déçu, j'ai par contre apprécié les nombreux embranchements et les multiples possibilités de traverser chaque salle. Les combats ne sont pas tellement difficiles, d'autant qu'il est possible d'en éviter la plupart.
Mais cette liberté n'est qu'une illusion. À quasiment à chaque embranchements, si vous prenez le mauvais chemin, c'est le game over... mais vous ne le saurez qu'à la fin ! En effet, pour ouvrir la toute dernière porte de l'histoire, vous aurez besoin d'un élément particulier qu'on ne trouve que dans une salle bien précise, et si vous ne l'avez pas, c'est fini. Comme il est impossible de revenir sur ses pas pour fouiller les salles non visitées, vous êtes condamné à recommencer l'aventure depuis le début. Frustrant... Mais ce procédé douteux a au moins le mérite de gonfler la durée de vie d'une aventure qui serait autrement bien courte.
Question ambiance, l'indigence du scénario n'est pas relevée par l'écriture. Les descriptions sont rares et purement fonctionnelles. Heureusement qu'il y a des illustrations, mais parfois le manque se ressent (Vous savez ce qu'est un Ganjee ? Moi non plus...). Le seul moment vraiment mémorable est l'affrontement final contre Balthus. Un long combat à embranchements multiples avec plusieurs façons pour l'emporter... et beaucoup d'autres de mourir. Un combat très sympa !
Une aventure qui a de quoi séduire ceux qui sont peu regardant sur l'histoire et le style et qui privilégient l'aspect ludique.