La grande frousse

Ouvrage assez étonnant, qui se lit aussi vite qu'il a du être écrit, sans pour autant pâtir d'un manque de style.

Ce style se place intelligemment entre celui des Lakistes, premiers romantiques anglais qui s'attardaient sur les paysages et l'échelle de temps géologique (là d'où sortent les grands anciens et autres horreurs du roman, tout comme chez Lovecraft) ; et le désuet maniéré/sympathique des poètes maudits antisociaux pour confronter les deux styles anglais qui ont précédé les romans policiers qui ont tant plu au 20ème siècle.

Tout y est élégance, comme si Lovecraft avait rencontré les sœurs Bronte autour d'un thé / pudding pour écrire une parodie horrifique des 10 petits nègres d'Agatha Christie.

Le lecteur ne cesse d’osciller entre amusement, confort et frayeur.

Au final, la conclusion terrible de ce roman fantastique est que les puissances surhumaines, éternelles et immuables devraient, par nature, être indifférentes aux existences humaines séculaires.

En revanche que ce soit le refus de la modernité, la haine de l'étranger, la frénésie sexuelle ou encore la course au progrès techniques, dans tous les cas l'humanité semble condamnée à mourir.

De peur et pas de rire malheureusement.