Peu d'environnements font autant rêver et se prêtent plus volontiers aux fantasmes que le désert. Qu'il soit aride ou polaire, le désert est le berceau naturel des mystères et de nos peurs primaires ; il nous transmet une terrifiante sensation d'hostilité.
De nombreux auteurs se sont laissés inspirer par cet univers hors du commun où la nature et l'infini sont tout-puissants. Le premier qui me vient à l'esprit est Maupassant qui, dans sa nouvelle "la Peur" lui donne corps de façon impressionnante, mais il y en a beaucoup d'autres.
Chez Lovecraft, le fantastique est évidemment à l'honneur. Un explorateur brave seul l'océan de sable et découvre les ruines de la "Cité sans nom", une Atlantide des dunes légendaire, ensevelie au cœur du Sahara. Notre archéologue explore le site qui lui livre peu à peu ses mystères les plus incroyables, dans une atmosphère de suspense et d'angoisse chère à l'auteur.
Si j'ai pris plaisir à ma lecture, j'ai souvent eu l'impression de relire "Les montagnes hallucinées" du même auteur. Là encore, il est question d'une civilisation antédiluvienne inconnue et perdue dans la mémoire des âges et si, ici, les êtres antiques qui peuplaient la Cité ne semblent pas des extra-terrestres mais des animaux mi-lézard mi-crocodile, les mécanismes de l'auteur sont quasi identiques.
Je me demande si Barjavel n'aurait pas lu cette nouvelle avant d'écrire sa célèbre "Nuit des temps", c'est une impression qui ne m'a pas quittée de toute ma lecture.