J’avais été totalement emballé par le premier ouvrage de José Rodrigues – La formule de Dieu – au point que je n’étais pas loin de considérer ce livre comme un des romans les plus intelligents que j’aie jamais lus. On a cité l’auteur comme un émule de Dan Brown pour la richesse de ses intrigues, d’Umberto Eco pour sa culture scientifique voire d’Alexandre Dumas pour son lyrisme. Et c’est avec raison. J’ai été totalement bluffé par son érudition et sa manière de la traiter tout en maîtrisant parfaitement les contraintes d'un roman.
C’est dire que je me suis précipité sur La clé de Salomon avec gourmandise, sans même lire le quatrième de couverture ni même savoir de quoi ce livre parlait. (Je précise que la sortie de son deuxième roman l’Ultime Secret du Christ m’avait totalement échappé )
Quelle déception !
Elle ne vient pas tant des sujets qu’il traite ici : la réalité, la conscience et l’univers que la façon qu’il a de les présenter et surtout de les mettre en scène. On dirait qu’il nous livre, comme un étudiant appliqué, un condensé, brillant, de la centaine d’ouvrages qu’il a consultés sur le sujet. La réalité peut-elle exister sans son observation? ou l’arbre existe-t-il si je ne le regarde pas ? Autrement dit, est-ce l’observation qui a le pouvoir de créer la réalité ? Ou encore, la physique quantique est-elle déterministe ou pas ? Un thème certes intéressant mais qui est surtout un sujet de discorde entre prix Nobel et autres physiciens, car rien encore n’a été tranché…
Dos Santos prend position – c’est son droit – et développe pendant 500p façon lasagne, une couche de science, une couche d’intrigue.
Si au mieux il nous emballait le tout dans un roman bien ficelé, on pourrait se prendre au jeu et s’intéresser au sujet. Mais hélas, la trame romanesque est inexistante, les personnages sont falots et caricaturaux, les dialogues dignes d’une rédaction de collégien et l’invraisemblance du récit surgit à chaque chapitre – Imaginez un gentil historien et son amie poursuivis par des méchants tueurs de la CIA qui se réfugient dans un labo et trouvent le temps de disserter physique quantique pendant vingt pages –
En conclusion, La clé de Salomon n’est ni un traité scientifique, ni un essai, ni un ouvrage de vulgarisation. Mais ce n’est pas, non plus, un roman digne de ce nom.
Je n’ai pas aimé. Vous aimerez peut-être. A vous de juger.